Le trésor de l'Etat espagnol a réussi, mardi, à un haut prix à placer plus de 3,04 milliards d'euros en lettres et bons du trésor à trois et six mois alors que la prime de risque des bons de trésor à dix ans en comparaison avec leurs homologues allemands marque des records sans précédent en se situant à plus de 630 points. Le trésor a dû payer un prix fort en augmentant le taux d'intérêt des bons de trésor soumis aux enchères pour les placer à des niveaux hauts jamais atteints depuis novembre dernier. Concrètement, le trésor espagnol faisant fi de la hausse de la prime de risque a placé sur le marché secondaire de la dette 1,628 milliards en lettres de crédit à trois mois, les effets financiers les plus sollicités. La demande a été 2,9 fois supérieure à la quantité soumise aux enchères. Il a dû relever le taux moyen d'intérêt de ces lettres de 2,362% à 2,434%, soit le niveau le plus haut depuis novembre 2011 (5,22%). L'institution financière espagnole a également placé 1,42 milliards d'euros en lettres de six mois, dont la demande a été trois fois supérieure aux montants proposés. Le taux d'intérêt moyen est passé de 3,237% à 3,691%, soit le niveau le plus haut depuis novembre dernier. Ces émissions de bons de trésor sont les premières qui interviennent depuis que le congrès des députés eut adopté, la semaine dernière, le nouveau plan d'ajustement du gouvernement. A la bourse de Madrid, l'indicateur sélectif, l'Ibex-35, a accumulé jusqu'á 14 :00 des pertes de 2% par rapport à la séance de lundi pour se maintenir aux 6.050 points. Il est entraîné par la chute des valeurs du secteur du bâtiment, des banques et de la tension qui caractérise la prime de risque espagnole qui se maintient à des niveaux records au-dessus des 630 points et un taux d'intérêt de 7,597%. Le recours à l'endettement devient de plus en plus urgent pour l'Espagne pour faire face à son déficit public et venir au secours des régions autonomes qui sont au bord de la banqueroute, c'est-à-dire sans moyens suffisants pour financer la gestion des affaires publiques et garantir le paiement des salaires des fonctionnaires.