Comme annoncé précédemment, le festival national scolaire de la culture populaire d'Agadir qui s'achève aujourd'hui en apothéose, connait, depuis mardi dernier, une fringance des plus sémillantes.Lors de la cérémonie d'accueil, les délégations qui parviennent successivement dans l'enceinte du lycée technique Al Idrissi, emplissaient l'espace avenant, par ces petites créatures pétillantes. Telle une fourmilière, les organisateurs, épris et imbus d'abnégation sans égal, accueillaient à bras le corps ces cohortes de gamins enthousiasmées. Environ 300 mômes aux bas âges, hautement encadrés, campaient dans ces lieux alertes et savouraient les moments festifs et ludiques prévus à leur honneur. Des ateliers pleins régimes répartis dans le temps imparti, visant le raffermissement des connaissances et des acquis dans divers thématiques appropriées, agrémentaient leur séjour de rêve. Jeudi dernier, tout ce beau monde infantile, emmitouflé avec frétillement, dans sa parure traditionnelle des régions respectives desquelles il émane et dont il n'a de cesse de s'enorgueillir, sillonnait les grandes artères de la capitale du Souss, pour une parade des plus poignantes. Le cortège guilleret, au coup d'envoi duquel avait été lancé par le directeur de l'académie régionale Souss Massa Drâa, en compagnie des délégués provinciaux de la région, avançait trémoussement avec magnificence et majesté, brandissant à souhait percussions et instruments à vent, s'époumonant à tue-tête dans une marée humaine magistralement bigarrée aux couleurs du terroir. Après avoir jalonné une kyrielle de passages du secteur balnéaire au cours desquels les passants sentaient monter des tripes un frémissement des plus palpitants pour cette splendeur hors pair et le long duquel les services d'ordre assuraient la sécurité requise avec cœur et métier, les jeunes carnavalers formaient sur l'étendue fontainière de l'impasse Ait Souss des rondes régionales où ils exhibaient leur prestation en tintamarre fastueux. Alerté par ces airs hilares, Said Dor, le président de la chambre de commerce, d'industrie et de services d'Agadir sous la fenêtre duquel éclorait cet imposant bourgeonnement chatoyant, se précipitait pour se procurer de sa part de ce pétillement angélique. «Enfin, ces enfants nous révèlent les réjouissances de la vie, loin des attroupements maussades qu'on a l'habitude de croiser dans les voies publiques. Ces petits incarnent bel et bien l'authenticité de l'allégresse en masse», jubile-t-il à sa descente du bureau de travail. «Cette fête juvénile rappelle les moments de communion que les marocains partageaient spontanément dans les rue. Ce qui a, de tout temps, renforcé leur attachement à la patrie et leur fidélité aux valeurs de civisme», s'esclaffait Ayyad Sbai, chercheur anthropologue qui avait animé, le matin même une, conférence autour des arts populaires, en présence d'une pléthore d'intéressés et d'experts en la matière. Accompagnant de bout en bout cette marche joviale des enfants, le délégué préfectoral de l'éducation nationale, Choukri Naji, était aux anges devant ce déferlement envoûtant, lui, qui tenait grandement la symbiose de liesse parmi les apprenants de toutes les régions du royaume. Hier vendredi, dans la soirée, au théâtre de verdure, devait se tenir la soirée artistique populaire, interprétée par ces petits mômes aux grands messages de patrimoine et de culture marocains séculaires ineffaçables. Evénement auquel nous reviendrons ultérieurement.