On ne comprendra jamais cette attitude vindicative qui s'en alla s'en prendre aux mômes innocents lors de leur fête légitime de fin d'année scolaire. Cela s'est passé, récemment au siège de la délégation de l'enseignement de la province de Chtouka Ait Baha, alors que la famille du secteur, toutes constituantes confondues et leurs invités, s'apprêtaient à faire vivre aux apprenants lauréats des moments de récompense, après une saison d'effort et de persévérance. Une bande d'énergumènes, poussés à l'infamie par des responsables syndicalistes de la région, s'est lancée donc à jouer les trouble-fêtes, en proférant au su et au vu de tout le monde, des propos injurieux des plus bas à l'encontre du directeur de l'académie et du délégué provincial, à l'entrée de la bâtisse, joliment pavoisée pour la circonstance. Et comme les offenses verbales ne suffisaient pas pour satisfaire leur hystérie infantile, elle barrait le chemin de cet éminent cortège à deux reprises, comme s'il s'agissait d'un accroc en pleine savane entre des fauves féroces. Tout un chacun s'indignait, ce soir-là devant cette conduite irréfléchie d'une poignée de pseudo-éducateurs qui semait la terreur dans une ambiance bon enfant où les élèves, leurs parents et leurs professeurs attendaient ces instants de reconnaissance avec impatience. D'aucuns diraient que cette attitude revancharde avait un rapport direct avec le fait que l'administration venait de démettre de leur fonction plus deux collègues syndicalistes, suite à leur défaillance professionnelle respective. De l'avis de tous, ces décisions rédhibitoires seraient irréfutables du fait que les mis en cause seraient récidivistes dans des affaires quasiment indéfendables. Ni le moment ni l'occasion n'étaient guère opportuns pour venir rouspéter et gâcher la liesse des gamins enivrés par la succulence de l'instant de consécration. A l'image de ce mioche qui se leva en pleine cérémonie grandiloquente et s'époumona amèrement « De grâce, épargnez-nous de cette absurdité qui nous fend le cœur! Allez régler vos différends ailleurs et laissez-nous tranquille! ». La voix de l‘enfant a donc une pincée de raison dans les cervelles des adultes affectées par la sottise et la maladresse. Fort ému par la réaction sèche de ce bambin éclaboussé dans les jardins de sa propre fête, le délégué provincial ne manqua pas, de son côté, de fustiger ces conduites condamnables : « Nous ne cèderons jamais aux pressions mesquines. Nous continuerons à dénoncer les auteurs de la dépravation de quelque nature qu'ils soient, afin d'assainir le secteur de l'éducation et de la formation des vermines qui se croient toujours au-dessus des lois en vigueur. Tenter de perturber la fête des enfants c'est le pire des comportements éhontés qui puissent émaner des êtres humains ». En dépit de ces immondices, humaines, la fête a eu lieu dans l'allégresse, car tout simplement, les héros de communion étaient des…enfants innocents dont le sourire pétillant faisait tomber toute attitude attentatoire à son bonheur.