Nouvelle semaine, nouvelles journées de célébration. Une journée mondiale chasse l'autre. Après celle consacrée à la lutte contre le travail des enfants, aujourd'hui est celle des donneurs de sang. Le monde va vite dira-t-on et une information en chasse une autre. Sans aller jusqu'à l'éloge de la lenteur, il faut savoir hiérarchiser les faits et prendre le temps de s'arrêter sur ce qui est plus important. Le travail des enfants est un fléau, en particulier celui des petites bonnes (avec la signature d'une pétition disponible sur Internet jusqu'à la fin de l'année à l'adresse http://www.e-joussour.net/fr/node/add/petition). La difficulté avec cette forme d'exploitation est son caractère dilué. Chacun de nous est acteur. Inutile de s'en prendre aux pouvoirs publics, au législateur ou à qui que ce soit. A chacun sa conscience. Comment priver un enfant de cette période unique d'insouciance et de rêve en gardant la tête haute ? Pour certains, la situation dans laquelle survivent ces enfants vaut mieux que celle de leur entourage familial dénué de tout. Même si cela était vrai, cela ne justifierait en rien ce hold-up caractérisé. Comment peut-on pratiquer cet esclavagisme qui ne dit pas son nom, chez soi et aller ensuite prétendre à la justice ou à l'équité dans quelque domaine que ce soit ? Parce qu'il s'agit là du degré zéro de l'infamie et de ces arrangements que l'on s'accorde avec sa conscience. Pour Foucault, l'état des prisons est révélateur des fondements de toute société. Nous pourrions ajouter que le traitement que l'on inflige à un être humain sans défense, dans la sphère privée, est révélateur de l'ignominie de beaucoup et de l'idée qu'ils se font de la solidarité et de la justice. Car il ne faut pas oublier que ces enfants sont les enfants d'un père et d'une mère, comme chacun d'entre nous et qu'ils sont les germes de notre futur. Qui sera à l'image de ce que nous faisons chaque jour.