La bourse de Madrid a maintenu, vendredi, la tendance à la baisse en enregistrant, à midi, une chute de 3,27% de l'indice sélectif, l'Ibex-35, qui s'est situé à 8.225,5 points. Ce résultat intervient au lendemain d'un jeudi noir pour la place financière espagnole qui avait chuté de 4,7%, un des indices les plus bas de l'année. Les pertes annuelles de la place madrilène ont atteint 18,40% depuis début janvier. Cette baisse s'inscrit dans la tendance générale que vivent les autres bourses européennes à la suite des grandes baisses, jeudi. Les marchés financiers de Paris et Francfort ont entamé la séance du vendredi avec une baisse de 0,4%. Celle de Londres a cédé de son côté 0,3%. Cette tendance serait une réaction aux craintes manifestées par des gouvernements européens devant une éventuelle récession à l'échelle mondiale et les doutes qui planent sur les propositions faites par les gouvernements français et allemand pour redresser les structures économiques dans l'eurozone. Précisément, ces facteurs ont précipité les chutes des indices boursiers et incité les investisseurs à recourir à des valeurs refuges. La prime de risque espagnole s'est relâchée, pour sa part, à la bourse de Madrid pour frôler les 290 points (contre 420 il y a deux semaines) après avoir atteint 300 points, jeudi à la clôture. Les bons du trésor à dix ans ont offert un rendement de 4,98%, ce qui impliquait un différentiel à l'égard du Bund de 290,7 points de référence. Au marché des devises, l'euro a gagné des positions face au dollar pour un taux de change égal à 1,4323 unités. La séance du vendredi est le prolongement d'une situation dramatique vécue, jeudi par la Bourse de Madrid, où l'Ibex-35 avait perdu 4,7% de ses valeurs pour marquer 8.317 points. C'est un résultat attribué par des analystes au recul du Wall Street à la suite de la publication de statistiques économiques négatives aux Etats-Unis et en Europe qui ont été à l'origine de la chute des valeurs bancaires. Les autres places financières européennes n'ont pu non plus se sauver de l'hécatombe. La forte chute de Wall Street et celles des banques ont eu comme conséquence une forte vague d'ordres de vente des valeurs à rente variable en Europe dans une ambiance marquée par la crise de la dette souveraine de la zone euro et les craintes d'une récession mondiale. Pour les espagnols, l'Ibex-35 est désormais très sensible à toute sorte de secousse et informations relatives à l'économie de leur pays. La chute, jeudi, de 4,5 % de l'Ibex-35 est la moyenne du total des chutes qu'ont connues les grandes valeurs qui animent le marché financier, telles celles de la banque BBVA (moins 6,76%), l'entreprise énergétique Iberdrola (moins 5,49%), la multinationale pétrolière Repsol (moins 5,24%), Telefonica (moins 4,76%), la banque Santander (moins 4,08%). Certaines grandes entreprises comme Abengoa (énergie et télécommunications) a cédé 8,02%. Parallèlement, la prime de risque avait bouclé la séance du jeudi sur 292 points avec une rentabilité des obligations espagnoles à long terme de 4,93%. L'euro a baissé à 1,43 dollars et le pétrole Brent a été échangé contre 107 dollars/ baril. Les bourses européennes ont emboîté le pas à leur homologue espagnole du fait que la place de Milan a perdu 6,15%, celle de Francfort a régressé de 5,82%, le CAC de Paris a baissé de 5,48% et le FTSE de Londres de 4,5%. La plus importante chute a été marquée par les valeurs de la banque française, Société Générale, qui ont chuté de 12,34%. De même, le Dow Jones industriel, le principal indicateur de Wall Street a clôturé la journée de jeudi avec une chute de 3,68%, perdant ainsi la cote des 11.000 points. La banque américaine Morgan Stanley a réduit, jeudi, ses prévisions concernant la croissance de l'économie mondiale. Selon cette entité financière, le taux de croissance économique mondiale serait ramené en 2011 à 3,9% face à une prévision initiale de 4,2%, et à 3,8% en 2012 face à une prévision de 4,5%. Ces prévisions à la baisse auront comme conséquence un ralentissement de l'économie mondiale en 2012 par rapport à cette année et placeraient les Etats - Unis et l'Europe au bord d'une récession qui pourrait durer de six à douze mois, explique Morgan Stanley. Face à ce tableau chimérique, le gouvernement espagnol a consacré, vendredi, son conseil des ministres à l'approbation d'un nouveau paquet de mesures destinées à juguler la crise et concrétiser l'objectif de réduire le déficit public. Ces mesures, qui visent surtout l'épargne de cinq milliards d'euros, seront proposées pour adoption au Parlement, mardi prochain, au cours d'une séance extraordinaire. Parmi les mesures que propose le gouvernement, l'on cite l'augmentation des avances de payement de l'impôt sur les sociétés qui permettra des recettes supplémentaires de 2,5 milliards d'euros, et la prescription par les médecins de médicaments génériques qui épargnera 2,4 milliards d'euros au trésor de l'Etat. Un décret royal a été approuvé pour réduire de 15% les tarifs des médicaments qui circulent au marché depuis plus de dix ans et n'ont pas de générique. Le gouvernement espagnol a décidé de raccourcir ses vacances d'août devant la persistance de la crise, la menace d'appliquer un plan de sauvetage de l'économie nationale et les problèmes générés par la dette publique dans la zone euro.