Dans son diagnostic de la réalité du secteur de l'éducation au Maroc, le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement primaire et des Sports Chakib Benmoussa a expliqué que l'Etat fait de grands efforts pour assurer une éducation décente, mais que les résultats obtenus jusqu'à présent ne sont pas bons, notant que 20% du budget de l'Etat est alloué au secteur de l'éducation et soulignant qu'il n'est pas possible de parler de l'avenir prospère du Maroc sans une éducation solide et de qualité. Lors d'une réunion tenue mercredi avec des représentants des médias nationaux, Benmoussa a indiqué que l'Etat a alloué 62 milliards de centimes au secteur de l'éducation, dont 50 milliards sont dépensés en salaires du personnel enseignant. Cependant, malgré cela, les familles ne font pas confiance l'école publique et continuent à migrer vers le secteur privé, considérant que ce fait démontre que les familles marocaines ne sont pas satisfaites du secteur de l'éducation publique. Benmoussa a révélé qu'environ 330 000 élèves quittent l'école chaque année, et que seulement 30% des élèves maitrisent le programme du cycle primaire, alors que ce pourcentage est à seulement 10% parmi les élèves du collège. Le ministre a souligné que l'éducation marocaine n'est pas ouverte à l'histoire et à l'identité nationale, et que seulement 25% des élèves pratiquent des activités culturelles au sein de l'école publique, soulignant que toute réforme qui n'a pas fixé d'objectifs clairs ne peut aboutir. Le ministre a indiqué que son programme de travail vise à atteindre des objectifs clairs, dont le premier est de réduire le pourcentage de déperdition scolaire, porter le pourcentage de maîtrise des programmes à 70% et rendre l'école publique ouverte dans le cadre d'une vision globale visant à rendre l'étudiant au centre du système d'éducation et de formation. La réforme rencontre des difficultés Benmoussa a souligné que toute réforme se heurte toujours à des difficultés, notant que certaines parties au sein de l'école publique interagissent avec la réforme, alors qu'il existe ceux qui refusent de coopérer, et parfois même ceux qui ne veulent pas travailler. Il a souligné que le moment est venu de faire confiance à l'école publique et au professeur qui est au cœur de ce système, car il faut lui laisser une marge de liberté et de créativité, au lieu de mettre au point un programme émanant du centre et essayer de l'appliquer à tous les établissements d'enseignement marocains. Le ministre a souligné que la volonté de réformer le secteur est présente, comme en témoigne l'allocation de plus de 22 milliards cette année pour mettre en œuvre les engagements du ministère, notamment rendre les écoles publiques ouvertes sur leur environnement, en apportant un soutien scolaire aux élèves au sein des établissements et mettant en place un système de surveillance efficace puisque ce point représente une obsession qui inquiète un grand nombre de parents et tuteurs d'élèves, soulignant que l'école devrait être un espace ouvert tout au long de la semaine, y compris les samedis et dimanches, pour que les élèves puissent pratiquer diverses activités. Benmoussa a souligné que le rétablissement de la confiance dans l'école publique passe par la garantie de la qualité de l'enseignement, soulignant que cela ne se fera qu'en prêtant attention au professeur et en améliorant les conditions de formation initiale avant d'entrer dans la profession, ainsi qu'en assurant la formation continue des enseignants, critiquant dans ce contexte le refus des académies de traiter avec les commissions d'inspection, soulignant que le but de ces dernières est de suivre le rythme du professeur et de comprendre ses besoins en formation. Plate-forme unifiée Le ministre de l'Education nationale et des Sports, Chakib Benmoussa, a révélé que son ministère travaille actuellement, en concertation avec toutes les composantes de la famille enseignante, à l'élaboration d'un statut des enseignants, dans les prochains mois, afin de résoudre tous les problèmes liés au secteur, soulignant que toutes les demandes des académies ont été satisfaites. Benmoussa a expliqué que le statut fondamental de tous les enseignants, y compris les cadres des académies, sera prêt d'ici 5 mois, notant que ce nouveau système dissipera toutes les inquiétudes qui régissent le secteur, soulignant que son objectif est d'assurer la stabilité dans le public l'école. Le ministre de l'Education nationale a montré son inquiétude concernant la poursuite de la grève des cadres des académies, alors même que le projet de statut fondamental serait prêt d'ici quelques mois, notant qu'il leur demande de formuler toute demande présentant un caractère urgent avant l'entrée en vigueur du statut afin d'y répondre à cela, mais qu'ils refusent d'interagir. Benmoussa a révélé que le nombre des enseignants grévistes est de 25 000 sur 100 000, soulignant que son ministère est ouvert au dialogue et porte le souci de réformer l'école publique, car c'est la base de toute réforme sociétale. Dans une question du journal Al-Omk Almaghribi (version arabophone) sur la pression exercée par le Fonds monétaire international sur le ministère pour mettre en œuvre le système des cadres des académies, le ministre a confirmé que la première préoccupation qui était à l'origine de la création du système était le régionalisme, notant que le FMI sait comment le budget est dépensé.