Emmenée par son jeune attaquant Lukas Podolski, auteur d'un doublé, l'Allemagne a poursuivi samedi sa montée en puissance et s'est qualifiée pour les huitièmes de finale de sa Coupe du monde en écartant la Suède 2-0 à l'Allianz Arena de Munich. Pour ce premier huitième de finale du tournoi, l'Allemagne n'a pas déçu et a confirmé qu'elle serait difficile à battre devant son public. Bien en jambes et inspirée, la Mannschaft a dominé des Suédois d'abord KO après avoir encaissé deux buts rapides (4e, 12e), puis impuissants après avoir été réduits à dix dès la 35e minute. L'Allemagne a, elle, multiplié les tirs (26) et sait aujourd'hui plus que jamais pouvoir s'appuyer sur ses attaquants Miroslav Klose et Lukas Podolski, auteurs d'un début de match tonitruant conclu par deux buts du deuxième. "On voulait attaquer dès la première minute. On voulait un but", a déclaré le sélectionneur allemand Jurgen Klinsmann à l'issue de la rencontre. "On était bien préparés pour affronter les Suédois". Son homologue suédois Lars Lagerback était, lui, plus amère. "L'Allemagne a pris un très bon départ", a-t-il déclaré. "Je ne veux pas parler de l'arbitre, mais il a eu une influence sur le match. Il n'a peut-être pas supporté la pression. C'est déjà dur de jouer contre une équipe comme l'Allemagne à 11, mais à dix...". Sous la chaleur munichoise, les Allemands entamaient la rencontre pied au plancher, étouffant littéralement des Suédois dépassés. Podolski ouvrait la marque dès la quatrième minute, en reprenant un ballon repoussé par le gardien adverse, Andreas Isaksson, suite à une percée de Klose. Le jeune attaquant d'origine polonaise (21 ans) tentait à nouveau sa chance trois minutes plus tard, pour une frappe au-dessus, avant d'aggraver le score. Profitant d'un décalage de Klose, il trompait Isaksson d'une frappe du gauche à l'entrée de la surface de réparation et inscrivait son troisième but du tournoi. Dans une ambiance de feu, l'Allemagne ne relâchait pas l'étau et continuait à bombarder Isaksson de loin par Klose (31e), Torsten Frings (33e) et Bastian Schweinsteiger (34e). "Je n'arrive pas à me souvenir de la dernière fois que l'Allemagne a joué une telle première demi-heure. C'était fanstastique", s'est réjoui Klinsmann. Avant la pause, les Suédois perdaient Teddy Lucic (35e), exclu pour un deuxième carton jaune, mais relevaient la tête par Zlatan Ibrahimovic, dont la frappe était repoussée par Jens Lehman en deux-temps (40e). Le gardien allemand passait un peu au travers trois minutes plus tard sur un centre venu de la droite de sa défense, mais Philipp Lahm écartait le danger. Le tournant de la rencontre intervenait au retour des vestiaires lorsque Henrik Larsson manquait un penalty accordé par l'arbitre brésilien Carlos Simon. Le vétéran suédois expédiait le ballon dans les nuages et manquait une belle occasion de relancer son équipe. Profitant de la baisse de rythme logique de Suédois réduits à dix, l'Allemagne maîtrisait la rencontre et continuait à martyriser Isaksson sous la conduite de son capitaine Michael Ballack. Le nouveau milieu de terrain de Chelsea, qui n'a pas encore marqué dans ce Mondial, faisait valoir sa grosse frappe de balle sur deux tirs de loin renvoyés par le portier suédois (57e, 81e). Incapables de tenir la cadence, les Vikings sombraient physiquement en fin de match. Bernd Schneider trouvait le poteau sur une frappe du droit (84e), Oliver Neuville, entré en jeu quelques minutes plus tôt, mettait encore Isaksson à contribution (87e) avant que Klose, élu homme du match, frappe au-dessus (87e). Au coup de sifflet final, les joueurs allemands saluaient leur public, qui scandait "Berlin, Berlin, on va à Berlin!", où se déroulera la finale de la Coupe du monde, le 9 juillet.