Offrir l'occasion aux Marocains d'apprécier une importante collection de manuscrits précieux d'une rare valeur historique et esthétique, c'est l'objectif attendu par l'organisation de l'exposition "Trésors des manuscrits marocains". Cette exposition, qu'abritera la célèbre Galerie de Bab-Rouah du 17 au 31 janvier 2007, sera inaugurée par le ministre de la Culture, Mohamed Achaâri. Plus de 70 ouvrages relatifs à la pensée, la littérature, l'art, la théologie, la langue, la médecine, l'astronomie, ou encore l'algèbre provenant des différentes bibliothèques nationales seront présentés au public lors de cette exposition inédite. Outre l'objectif de mettre en valeur et de faire connaître la richesse dont dispose le Maroc en matière de manuscrits, un fonds patrimonial qui dépasse les 80.000 ouvrages, le but de cette exposition est bien entendu de permettre au public d'avoir un contact direct avec ces manuscrits; mais c'est une manière également de le sensibiliser sur la nécessité de préserver ce patrimoine marocain dont la valeur est reconnue au-delà des frontières, comme l'a souligné Mohamed Achaâri, lors d'un point de presse tenu à Rabat en marge de cette exposition. L'occasion pour le ministre de revenir sur l'énorme travail de traitement et de restauration accompli dans ce domaine, sans quoi, cette exposition n'aurait jamais été possible. En effet, si le ministre de la Culture reconnaît qu'un nombre important d'ouvrages a été soit pillé, soit incendié ou endommagé suite aux effets de l'humidité, il n'en reste pas moins, ajoute-t-il, qu'un important travail de traitement et de restauration a été accompli et a permis d'éviter la perte certaine de plusieurs manuscrits au niveau des plus grandes bibliothèques nationales dont la Bibliothèque Royale qui accueille quelque 13.000 ouvrages ou la Bibliothèque générale de Rabat qui abrite des dizaines de milliers de manuscrits ou encore celles d'El Quaraouiyine à Fès, Ibn Youssef à Marrakech ou Tétouan. Désormais, les manuscrits traités et repertoriés ont été mis dans des boites spéciales et stockés dans des locaux à l'abri de toute humidité et d'incendie. Mieux encore, suite à la création de laboratoires dans les plus grandes bibliothèques du Royaume, les technologies modernes de traitement et de numérisation des manuscrits ont ouvert de nouvelles perspectives pour la restauration et la sauvegarde de ce patrimoine, mais ont surtout réussi à éviter tout contact physique avec les manuscrits. Désormais, toute consultation se fait par le biais de micro-films dans les différentes bibliothèques. "Grâce à cette technique, on peut affirmer pour lapremière fois aujourd'hui que ces manuscrits sont protégés contre ces dangers», a précisé Mohamed Achaâri. En évoquant la protection, le ministre a affirmé que d'énormes efforts ont été déployés en collaboration avec la Direction de la douane en vue d'éviter de nouveaux pillages du trésor marocain. Sans toutefois donner de chiffres, il a précisé que de grandes quantités ont été retrouvées dans des conteneurs en direction de l'étranger. Enfin, une dernière question: peut-on envisager une exposition permanente de ces manuscrits ou du moins espacée dans le temps? C'est un niet catégorique du ministre de la Culture. Pour deux simples raisons. Primo, les conditions contraignantes de sécurité qu'exige ce genre d'exposition et secundo, la fragilité de ce produit qui ne doit pas subir pendant longtemps les effets de la lumière et du contact physique des visiteurs.