La galerie Bab Rouah de Rabat abrite une exposition de manuscrits marocains. Près de 74 documents datant du 11ème siècle de l'hégire sont exposés au regard jusqu'au 31 janvier. Les «Trésors des manuscrits marocains» sont exposés jusqu'au 31 janvier 2007 à la galerie Bab Rouah de Rabat. Au total 74 documents sont exposés dans l'enceinte de cet espace d'exposition. Ils proviennent de plusieurs bibliothèques différentes ; à savoir la bibliothèque générale de Tétouan, la bibliothèque de l'université Al Quaraouiyine à Fès, la bibliothèque Al Hassania et la bibliothèque nationale de Rabat et enfin la bibliothèque Ben Youssef de Marrakech. En se promenant dans la galerie, les visiteurs ont l'occasion de découvrir des manuscrits rares du style : «Résumé du livre de l'œil » de Aboubakr Mohamed Ben Hassan Al Zaidi Al Andaloussi, «Le recours dans la jurisprudence», «Le livre de la conjugaison», «Diwan Al Moutanabi», etc. La plupart de ces manuscrits datent du 11ème siècle et du 14ème siècle de l'hégire. En ces temps-là, les auteurs s'attachaient à transcrire leurs œuvres pour que leur savoir soit préservé. Les textes exposés sont relatifs à la pensée, à la littérature, à l'art, à la théologie, à la grammaire, à la mystique, à la médecine, à la théologie, à l'astronomie et même à l'algèbre. Leurs auteurs sont, entre autres, Abou Jaafar Said Ben Saoud, Abou Abd Samad Mohamed Ben Arabi, Abou Abdallah et Mohamed Ben Ibrahim. «Le Maroc recèle un énorme potentiel de manuscrits disséminés à travers le territoire national et regroupant l'essentiel des sciences et savoirs relevant de la culture arabe. Ces manuscrits très divers tant par leur date de production que par la nature du texte lui-même, se répartissent à travers un grand nombre de bibliothèques publiques et privées des villes et provinces du Maroc», déclare le chercheur Abdellah Lemrabet Touroughui. Ce dernier a répertorié le nombre de manuscrits qui existent dans chaque bibliothèque du Maroc. La Bibliothèque royale de Rabat renferme selon lui près de treize mille manuscrits, hormis les documents, les Mahafid, les Kanannich, les dahirs, et les conventions. Pour sa part, la bibliothèque générale de Rabat abrite des milliers de manuscrits et de documents divers dont certains ont été acquis de bibliothèques privées comme celles de la Zouia Kettania, de la Zaouia Al Glaouia, et d'Al Hajouia. «A ce trésor s'ajoutent les manuscrits provenant des bibliothèques du Waqf de Tamgrout et de Bzou», précise le chercheur. Cependant la bibliothèque Al Quaraouiyine serait la plus intéressante. «Cet espace mérite une attention particulière. Créée au VIIIème siècle de l'Hégire, cette bibliothèque est considérée comme l'établissement le plus ancien du genre au Maroc et compte un nombre très important de manuscrits originaux dépassant les 2000 unités», souligne la même source. Parmi les manuscrits les plus rares de cette bibliothèque fassie on peut citer: «Al Moukhtasar» d'Abou Mouçab A Zahri écrit sur papier à Cordoue en l'an 359 de l'hégire. «Al Bayane Wa Tahçil» d'Ibn Rochd et une partie de l'évangile traduit en arabe et datant de l'an 730. Dans son texte de présentation de cette exposition, le ministre de la Culture Mohamed Achaâri a évoque l'importance du manuscrit dans la culture marocaine. «Le manuscrit a été au Maroc, et durant des siècles, un puissant vecteur de connaissance. Il a permis à notre pays d'édifier un système cultur cohérent, transmis d'une époque à l'autre». Le manuscrit a permis également, selon le ministre, de générer un système éducatif basé sur l'enseignement des universités traditionnelles et des anciennes médersas.