C'est le chiffre annoncé par Nicolas Sarkozy dans une interview à France 2 diffusée ce lundi soir et qui provoque déjà des réactions indignées, chez les défenseurs des sans-papiers comme, à l'inverse, chez Philippe de Villiers ce sont au total 6 924 personnes qui ont été régularisées après les dossiers déposés par les familles d'enfants sans papiers, assure Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Intérieur, qui avait estimé dès le mois d'août, qu'il y aurait "6 000 régularisations sur 30 000 dossiers", s'est pourtant défendu d'être "un devin", mettant en avant "une extrapolation faite quand on avait déjà 15 000 dossiers déposés". Cette "extrapolation", précise-t-il, "à la vue de ces premiers dossiers, de ces 50% du total, nous amenait à la conclusion que l'on serait à peu près dans cette épure, entre 6 000 et 7 000 régularisations". La circulaire du 13 juin ouvrait la possibilité aux préfets de régulariser "à titre humanitaire et exceptionnel" des étrangers en situation irrégulière dont les enfants sont scolarisés en France. "Le chiffre exact de gens qui ont été régularisés au titre de la circulaire du 13 juin est de 6 924 (...) C'est le chiffre final puisque, maintenant, la circulaire est terminée", explique Nicolas Sarkozy dans l'émission de reportage Complément d'Enquête qui doit être diffusée sur France 2 lundi soir. Interrogé sur les "critères d'appréciation" employés par les fonctionnaires des préfectures chargés de traiter les dossiers, Nicolas Sarkozy dément qu'il y ait eu un quelconque arbitraire. "En France, il n'y a pas d'arbitraire : le seul critère d'appréciation, d'interprétation, c'est celui de la volonté de devenir français," dit-il dans cet entretien qui, précise France 2, a été réalisé vendredi dernier. "Quand vous êtes en France depuis trois ou quatre ans et que vous ne parlez pas un mot de français, ce n'est pas la marque de quelqu'un qui veut s'intégrer. Expliquez-moi comment on peut s'intégrer en France si on ne parle pas un mot de français", ajoute le ministre de l'Intérieur. Il qualifie de "scandale" l'ancienne possibilité offerte aux immigrés, au bout de 10 ans en France, d'être régularisés, possibilité qu'il a supprimé dans sa dernière loi sur l'immigration. Il en profite pour dénoncer à nouveau le fait que certains pays de l'Union européenne aient procédé à des régularisations massives, et qui, selon lui, "se sont aperçus de la catastrophe". Citant l'exemple de l'Espagne et de son "gouvernement socialiste qui a décidé la régularisation de 500 000 personnes" et, en France, celui du gouvernement "Jospin et des socialistes français (qui) avaient régularisé 80 000 personnes", le ministre de l'Intérieur estime que les résultats ont été "l'explosion des demandes". Concernant l'évacuation du squat de Cachan ("une décision de justice"), il dénonce une "manipulation d'associations politisées d'extrême gauche (qui) ont conseillé à 200 personnes de refuser les propositions de relogement de la préfecture" du Val-de-Marne. Il oppose certains des squatteurs de Cachan à "des gens qui ont des papiers ou sont français, et font liste d'attente dans les HLM pour avoir des logements". "Il suffirait d'occuper un squat, de faire venir deux vedettes du show-biz, de faire venir une caméra de télévision pour obtenir l'appartement que celui-là, anonyme, attend, depuis deux ans parfois, et on lui passe devant", s'est offusqué Sarkozy. D'ores et déjà, conclut-il, "il y a 10 personnes du squat de Cachan que nous avons expulsées et raccompagnées chez elles parce qu'elles n'avaient pas de papiers".