Depuis un certain temps non négligeable, la première cité balnéaire du pays subit un essor urbanistique et une explosion démographique des plus remarquables. Cette nouvelle donne, de plus en plus significative, place la ville sur l'échiquier des plus grandes métropoles censés connaître des entrains débordants si l'on continue à voir les choses pas plus loin que son nez. Déjà, en terme d'urbanisation, la capitale du Souss a pris des départs défaillants au niveau de l'aménagement du territoire, livré à des matracages de spéculation et d'enrichissement immobilier, des décennies durant. Il se trouve maintenant, à cause de ces dérapages catastrophiques, que la ville vit des controverses déplorables, en particulier dans les unités de logement et de commerce montées sans aucun souci de cohérence urbanistique ni exigence esthétique. Les équipements d'ordre social, culturel et sportif sont souvent relégués au second plan au détriment de l'immobilier. Aujourd'hui, le cachet résolument touristique est confronté malheureusement à ce cumul déficitaire qui a engendré au fil du temps des points noirs un peu partout. Lors de nos précédentes livraisons, nous en avons évoqué, non sans indignation, quelques-uns, particulièrement les constructions anarchiques et périlleuses dans les piémonts, la fameuse bande ultra casse-tête de Oued LahouarŠ Devant ce contraste saillant qui scinde la ville en deux parties désunies et désharmonieuses, on ne peut parler de réaménagement de la ville si on ne tente pas de faire face à ce déséquilibre qui fait taxer la capitale de la Région Souss Massa Drâa de cité bâtarde, dépourvue de cordon intégré et d'âme référentielle. Si tout l'effort actuellement est porté sur la restructuration du secteur balnéaire et touristique (STB), avec la mise à niveau de la corniche dont l'étude est assurée par une entreprise canarienne, la mise en fonction de deux accès échappatoires reliant les deux principales artères de la ville à savoir le boulevard Mohammed V et le boulevard 20 Août du côté du front de mer, la mise en ¦uvre d'une promenade rehaussée par des routes (pietonne et cyclable) joliment bordées par des allées paysagères s'étendant au-delà du grand giratoire de barreau est-ouest savamment agrémenté, de bout en bout, par de plantations multicolores, le reste de la ville aussi bien côté nord que sud nécessite un intérêt tout particulier pour garantir, en fait, cette complémentarité qui fait cruellement défaut à présent. Certes, des réalisations sont déjà en cours, notamment au niveau de la proximité en dotant nombre de quartiers de maisons de jeunes, de l'installation du pavé, du revêtement et auto-bloquants, de la plantation des espaces verts avec le système du goûte-à-goûte, de la protection du domaine public en forçant l'extraction des terrasses envahissantes; de la lutte contre les atteintes aux normes urbanistiquesŠ Cependant, on a l'impression que toutes ces performances se heurtent à des résistances farouches des mentalités rétrogrades mais également à des dérobades mesquines de la part des autorités locales qui avaient l'habitude de tirer grand profit de cette déchéance. Il y a donc du pain sur la planche pour retrouver la cohésion escomptée en mettant en place une véritable stratégie de réaménagement basée essentiellement sur une large sensibilisation des citoyens et une forte mobilisation des forces vives de la région, sans ostracisme ni esprit altier. La commune, de par ses attributions constitutionnelles se devrait, en fait, de jouer un rôle déterminant en usant d'abord de ses compétences intrinsèques et en associant toutes les potentialités scientifiques, culturelles et techniques.