Le gouvernement néo-zélandais a refusé de contraindre les sociétés importatrices de phosphates extraits du Sahara occidental. Une position exprimée par le ministre des Affaires étrangères, Winston Peters, en réponse à une lettre de l'ONG Western Sahara Resource Watch (WSRW). «Le gouvernement néo-zélandais a toujours clairement indiqué aux sociétés importatrices du Sahara occidental qu'elles doivent se conformer au droit international, demander un avis juridique indépendant et qu'elles importent à leurs propres risques.» Winston Peters Néanmoins, le ministre explique que l'exécutif «a également demandé à l'industrie des engrais de rechercher activement la viabilité de sources alternatives aux phosphates répondant aux exigences spécifiques des pâturages néo-zélandais. Malheureusement, jusqu'à présent, aucune alternative viable n'a été trouvée». La réponse du ministre des Affaires étrangères a visiblement déçu l'ONG pro-Polisario, soulignant qu'elle est une copie conforme de la réaction de l'ancien ministre du Commerce, David Parker, en février 2018. WSRW rappelle, non sans regret, que l'Etat néo-zélandais est actionnaire, à travers l'entreprise publique LandCorp Farming, dans les sociétés Ballance et Ravensdown, principales importatrices du phosphate marocain. Ce revers subi par l'ONG en Nouvelle Zelande, un pays où pourtant le Polisario compte un fort réseau de soutien, intervient un mois après le refus du groupe portugais Gesto Energy, spécialiste dans le domaine du développement des énergies renouvelables, de répondre aux lettres cosignées par la Western Sahara Resource Watch et la Plateforme Internationale de Juristes du Timor oriental l'appelant à quitter le Sahara. En janvier, le holding allemand Continental qui n'a pas cédé à la pression de WSRW, en se déclarant déterminé à poursuivre sa coopération avec la société Phosboucraa. La Nouvelle-Zélande a connu en novembre 2019 des protestations pacifiques contre l'arrivée d'une cargaison de 51 000 tonnes de phosphate du Sahara, mais sans incidence sur la destination finale de la marchandise.