C'est la saison des mouvements de redressements. L'Union constitutionnelle se prépare à tourner la page de Mohamed Sajid. L'ancien ministre du Tourisme sous le gouvernement El Othmani I, dont le mandat à la tête du parti a expiré le 25 avril 2018, s'accroche au pouvoir, refusant de préparer le prochain congrès. Le ministère de l'Intérieur lui a déjà adressé un avertissement afin qu'il presse le pas pour organiser un nouveau conclave, à la fin du délai de quatre ans d'exercice à la tête de la formation, conformément à la loi sur les partis. Actuellement au Cheval, il y a des cadres qui piaffent d'impatience de prendre la relève. Hassan Abyaba, l'actuel ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports, en fait partie. Ce vieux membre de l'UC est même considéré comme le leader d'un mouvement de redressement à l'instar de celui ayant permis, la semaine dernière à El Jadida, à Abdellatif Ouahbi d'écarter Hakim Benchamach des commandes du Tracteur. Pour l'instant, Abayaba et les siens sont sur la bonne voie. Ils ont arraché de Sajid d'appeler à une réunion, pour le 15 mars, de la commission administrative de l'UC. Depuis l'élection de Sajid en avril 2015, les membres de cette instance consultative ne se sont réunis qu'une seule fois. Reste à savoir les conséquences d'un éventuel départ de Mohamed Sajid de la présidence de l'UC sur le projet d'alliance avec le RNI d'Aziz Akhannouch, annoncé en 2016. Hassan Abyaba est, d'ailleurs, connu pour être plus proche des idées défendues par le PJD que celles de la Colombe. Au sein de l'UC, des voix estiment que la proximité du ministre de la Culture avec les islamistes pourrait leur garantir une présence dans le gouvernement qui sera formé après les législatives de 2021.