Comme au printemps 2018, la guerre au PAM n'aura pas lieu. L'implosion est une nouvelle fois évitée de justesse. Le Tracteur continuera d'exister au moins jusqu'aux législatives de 2021, pour concurrencer notamment le RNI. A nouveau, le PAM se dirige vers une suspension des hostilités entre les fidèles du secrétaire général et les membres du courant «Al Mostakbel». Hier, les deux têtes d'affiche des deux camps, Hakim Benchamach et Fatima-Zahra Mansouri, la présidente du conseil national du parti, se sont retrouvées au tour de la même table après des mois de tension. «Chaque partie a été amenée à présenter des concessions. Sauf coup de théâtre, le PAM organisera, dans les semaines ou les mois à venir, un seul congrès et non deux pour tourner définitivement la page de Benchamach», nous confie une source au Tracteur. «Sans doute, une personnalité de consensus serait appelée à prendre les commandes au moins d'ici les élections législatives de 2021. Une personnalité qui est restée à l'écart de la guerre des communiqués à laquelle se sont livrés, durant les derniers mois, le courant «Al Mostakbel» et les partisans du secrétaire général», ajoute-elle. Appliquer une recette qui a déjà fait ses preuves lors du départ d'Ilyas El Omari Et de préciser que «les prochaines réunions entre les représentants des deux forces au sein du PAM sont à même de révéler la véritable identité du futur secrétaire général». Ces retrouvailles entre Mansouri et Benchamach interviennent seulement trois jours après la réunion que les ténors d'«Al Mostakbel» ont tenue vendredi à Rabat. Une rencontre au cours de laquelle Ahmed Akhchichine, le numéro 2 du PAM, les a informés de la suspension des préparatifs du congrès qu'ils comptent organiser vers la fin de ce mois de septembre. Lors de cette occasion, le président du conseil de la région Marrakech-Safi aurait égrené devant ses «camarades» la liste des obstacles, légaux et politiques, qui les empêcheraient d'organiser leur conclave. Ce dénouement de la crise politique au Tracteur n'est pas sans rappeler le compromis de mai 2018, ayant permis à Ilyas El Omari de céder les commandes du parti à Hakim Benchamach, mettant ainsi un terme à des mois de bras de fer avec la présidente du conseil national, Fatima-Zahra Mansouri. La même recette devrait être appliquée pour assurer au PAM une présence de quelques années supplémentaires sur la scène politique. Depuis sa création en 2008, le PAM a connu le passage de cinq secrétaires généraux : Hassan Benaddi, Mohamed Cheikh Biadillah, Mustapha Bakkoury, Ilyas El Omari et Hakim Benchamach (en fonction depuis fin mai 2018). La perspective de la réconciliation entre PAMistes fera, sans doute, des grincements de dents chez ses détracteurs, notamment le RNI. La Colombe, qui pariait sur une implosion du parti pour récupérer ses notables lors du scrutin de 2021 et pouvoir ravir la première place au PJD, doit ainsi s'adapter avec ce contexte.