Les fluctuations de la cote politique de Aziz Akhannouch semblent impacter la vie interne du Parti authenticité et modernité (PAM), passant en six mois de la réconciliation au déchirement. La guerre de tranchées au sein du PAM entre les fidèles de Hakim Benchamach et ses opposants, menée par Fatima-Zahra Mansouri, a de quoi surprendre. Et pour cause, l'élection du nouveau secrétaire, fin mai dernier, est encore toute fraîche dans les mémoires. Après la réunion extraordinaire du conseil national ayant mis un terme au règne d'Ilyas el Omari et la proclamation d'un nouveau secrétaire général, la scène politique nationale a connu un changement majeur : Aziz Akhannouch, le président du RNI, a vu l'étau se desserrer sensiblement. En effet, alors qu'il était le principal visé avec les stations services Afriquia, la large campagne de boycott s'est infléchie. Ainsi, en six mois, le «super-ministre» est passé du silence à l'action ; du doute en ses chances de présider un jour le gouvernement, en la pleine confiance en ses qualités. Son coup de colère du 26 septembre contre ses «alliés» du PJD témoigne d'une volonté de reprendre la place qu'il occupait avant le lancement de la campagne de boycott en avril dernier. Cette confiance retrouvée se lit également dans les signaux positifs envoyés par le chef de l'Etat à son égard. En témoigne l'audience que lui a accordée, le 19 octobre, le roi Mohammed VI à Marrakech. Aziz Akhannouch s'est ainsi vu confier la responsabilité d'élaborer une nouvelle stratégie globale et ambitieuse pour le développement du secteur agricole. L'impact des fluctuations de l'action d'Akhannouch Le PAM a été directement impacté par les fluctuations de la cote politique de Aziz Akhannouch. «La réconciliation, en mai, des représentants de deux camps opposés a surpris la classe politique, alors qu'ils s'étaient écharpés publiquement des mois durant», explique à Yabiladi une source au sein du Tracteur. «La traversée du désert d'Akhannouch a persuadé les uns et les autres que le projet du PAM a encore de l'avenir et qu'il pourrait faire face au PJD lors des prochaines échéances électorales. Désormais, la donne a complètement changé», ajoute-elle. Autant d'éléments qui incitent de nombreux députés et conseillers à quitter le Tracteur pour rejoindre le RNI lors des élections législatives, communales et régionales de 2021, souligne notre source. Mais actuellement, ils ne peuvent pas franchir ce pas par crainte de perdre automatiquement leur titre de parlementaire. La semaine dernière, les pamistes des régions Souss-Massa et Marrakech-Safi ont lancé des SOS à qui de droit pour qu'ils mettent en place une opération de sauvetage similaire à celle de mai dernier. Seront-ils entendus ou est-ce déjà trop tard ?