Khadija, marocaine de 26 ans, et vivant en France, est aujourd'hui menacée d'expulsion. Où naîtra donc l'enfant qu'elle porte en elle et dont le père, actuel conjoint de Khadija, est Français ? L'histoire d'amour entre Khadija et Philippe Ackermann, qui a commencé au mois d'octobre 2008 est entrain de virer au cauchemar. Non que le couple ne s'entend plus, au contraire. Il semble cependant que les autorités françaises de l'Immigration veuillent mettre leur grain de sel dans l'histoire. La vie des tourtereaux bascule au mois de février dernier. Le Mardi 23, le domicile du couple, à Monsempron-Libos (Aquitaine, sud-ouest de la France), est perquisitionné par des agents de l'Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et des allocations familiales (URSSAF). Le motif, la société où travaille Philippe fait l'objet d'une enquête pour travail illégal. Khadija n'est donc pas concernée par l'enquête, mais puisqu'elle vit avec son conjoint et qu'elle est présente au moment où les enquêteurs arrivent, ces derniers lui demandent de présenter ses papiers. Problème, Khadija dispose d'un visa qui a expiré depuis mai 2009, et n'a pas de titre de séjour. Le jour même, un arrêté de reconduite à la frontière lui est adressé. Un recours est introduit dans l'urgence, et l'avocat, Me Laurent Bruneau, plaide la situation de Khadija, enceinte de 5 mois de son conjoint. Rien n'y fait. Pour le tribunal, la jeune femme « ne peut arguer disposer d'une vie privée et familiale stable et intense en France ». Le couple n'en revient pas. .« C'est ça qui m'a le plus heurté... », déclare Philippe dans le quotidien régional français Sud Ouest. Pour Khadija, l'affaire est encore plus compliquée. Le quotidien régional La Dépêche Du Midi (LDDM) révèle en effet que Khadija est mariée depuis 2005 à un français établi au Maroc. Elle aurait entamé depuis 2008 une procédure de divorce qui n'a semble-t-il pas abouti. La jeune femme a donc des raisons de redouter un retour au Maroc, qu'elle explique d'ailleurs dans LDDM: « Enceinte, j'irai en prison car pour le droit marocain, je n'ai pas le droit d'avoir un enfant d'un autre. C'est un adultère. Mon enfant naîtra sous X ». La cause de Khadija a déjà alerté plusieurs ONG en France, qui se sont rangé de son côté. Elle a, en l'occurrence, reçu le soutien de la Ligue des Droits de l'Homme, du Réseau Education sans frontière, ou encore du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), qui ont réclamé pour elle un titre de séjour. Ironie du sort, une pétition devrait être déposée ce 8 Mars, Journée Internationale de la Femme, selon LDDM.