Une délégation composée de 12 partis indiens de l'opposition a appelé, mardi, le président indien Ram Nath Kovind à intervenir auprès du gouvernement pour retirer la nouvelle Loi sur la citoyenneté (CAA). Un texte ayant déclenché plusieurs manifestations à travers le pays. «En tant que chef de l'Etat, nous vous appelons à protéger la Constitution contre toute violation. Nous vous exhortons à intervenir dans cette affaire afin que le gouvernement procède au retrait de l'amendement de la loi sur la citoyenneté», ont déclaré les partis de l'opposition dans une déclaration conjointe. S'adressant aux médias après une réunion avec Ram Nath Kovind, la présidente du Congrès, Sonia Gandhi a accusé le gouvernement «d'avoir agi contre la voix du peuple et de présenter des lois inacceptables aux antipodes des fondements de la Constitution et l'esprit de la démocratie et de la pluralité». Elle s'est également dite «angoissée par la manière avec laquelle la police a traité les manifestants pacifiques exerçant leurs droits démocratiques». Par ailleurs, le Premier ministre indien, Narendra Modi, a affirmé, lors d'un rassemblement électoral à Jharkhand (est), qu'aucun citoyen du pays ne sera affecté par la nouvelle loi et que les partis de l'opposition ne font «qu'inciter les musulmans dans le pays à des fins politiques». La loi controversée sur le statut de la citoyenneté vise à accorder la citoyenneté indienne aux migrants relevant des minorités de pays voisins, à l'exception des musulmans. Le ministre de l'Intérieur, Amit Shah, avait auparavant reconnu que «les musulmans sans papiers en Inde ne peuvent pas bénéficier du statut de réfugié». Selon lui, cette décision demeure «raisonnable car les trois Etats voisins sont des Etats islamiques et ne persécutaient pas les musulmans».