Depuis jeudi, la découverte de poissons mulets morts sur la rive gauche d'Oued Massa, au niveau de Douar Amlalane, mobilise la société civile et des politiques à Agadir. L'association locale Paysages en profite pour tirer la sonnette d'alarme sur le changement climatique qui frappe la région et menace l'environnement et la biodiversité. Cette semaine, l'association locale Paysages pour l'environnement et le développement a alerté sur un phénomène écologique alarmant, consistant en la mort de plusieurs poissons de la famille des mulets (appelés mules, muges ou meuille) et découverts à Oued Massa, au niveau de Douar Amlalane (sud d'Agadir), près de Sidi Wassay. Dans un communiqué, l'ONG rappelle que ce type de poissons vit dans l'eau douce et celle de mer. Elle affirme avoir soulevé cette question auprès de plusieurs responsables locaux et experts en écologie et biodiversité sur ce phénomène qui concerne la rive gauche de l'Oued Massa au niveau du village d'Amlalane. «Nos sources ont considéré l'hécatombe comme étant liée au changement climatique et à son impact sévère sur la région de Souss Massa. Le fleuve s'est transformé en un marécage stagnant à la suite de l'accumulation d'eau dans plusieurs secteurs, provoquant un manque d'oxygène.» Communiqué de l'ONG Pour l'association, le manque de mouvement et de débit de l'eau, en plus de l'importante augmentation de la température dans la région, entraînent la mort progressive ou collective de ces poissons. Pour l'association locale Paysages pour l'environnement et le développement, cette perte de l'une des espèces affectant la biodiversité, est la première conséquence du changement climatique qui menace toute la région. Elle assure aussi que cette mort de mulets ne date pas d'aujourd'hui, rappelant que la zone a connu des incidents pareils en 2013, 2016 et maintenant 2019, «ce qui confirme que le phénomène se répète tous les trois ans». Et d'assurer que «les autorités compétentes ont effectué des visites successives sur le lieu pour effectuer des prélèvements d'échantillons et des analyses de laboratoire afin de suivre et d'étudier le problème». Une question adressée au département ministériel concerné L'ONG en profite pour tirer la sonnette d'alarme sur «l'impact du changement climatique sur la région de Souss-Massa, qui menace la biodiversité locale, le problème de rareté de l'eau qui assombrit la région et la nécessité d'accélérer l'achèvement de l'usine de dessalement», conclut le communiqué. L'urgence de cette question a également intéressé les politiques. Lahoucine Azougagh, élu du Parti de l'Istiqlal, a affirmé dimanche, sur sa page Facebook, avoir adressé une question au secrétaire d'Etat chargé du développement durable. Intitulée «sauvetage de l'écosystème de la vallée d'Oued Massa et sa biosphère», l'élu évoque «une richesse matérielle inhérente [ayant] atteint un stade critique d'effondrement et de détérioration. «Etant donné les rôles écologique, économique et touristique de la vallée et de sa biosphère, nous vous demandons quelles actions vous allez entreprendre pour mener des recherches scientifiques afin d'identifier toutes les raisons de la mortalité sans précédent de mulets, ainsi que des actions immédiates sur le terrain pour enrayer la dégradation dramatique de l'écosystème», écrit-il à Nezha El Ouafi. Pour l'élu, «cette dégradation menace l'avenir de l'Homme, son environnement et la diversité écologique et biologique de la région». Lahoucine Azougagh promet aussi d'aborder cette «catastrophe écologique lors de la discussion du projet de Loi de finances en comité Infrastructure et développement durable et en discuter avec le (a) ministre concerné(e)».