La richesse biologique, qui présente un intérêt socioéconomique vital pour le Maroc, est de plus en plus menacée. Force est de constater que c'est une tendance mondiale, puisque la question n'a pas occupé une place importante lors de la COP21. Grâce à sa situation géographique, le Maroc présente une grande variété d'écosystèmes et d'espèces animales et végé-tales d'une richesse tout à fait remarquable. Toutefois, cette richesse biologique, qui présente un intérêt socioéconomique vital pour le pays, est de plus en plus menacée. La tendance générale est en effet à la dégradation et à la disparition dérivant des multiples activités humaines, qui pèsent sur la biodiversité au Maroc d'une part, et participent au changement climatique, d'autre part. La situation est alarmante notamment avec l'aggravation de l'état des ressources hydriques. Selon certains rapports analytiques, d'ici 2020, le pays assistera à une baisse moyenne de l'ordre de 15% des res-sources en eau. La satisfaction des besoins hydriques du Maroc à cet horizon, estimés à 16,2 milliards de m3, nécessiterait des investisse-ments lourds pour mobiliser les ressources en eau encore disponibles. Ce qui n'est pas sans conséquence sur la richesse biologique. La biodiversité est, en fait, l'un des premiers indicateurs de l'effet des changements climatiques, notamment avec la modification des migrations, l'apparition d'espèces dans des zones où elles n'étaient pas présentes, la modification des dates de bourgeonnement ou d'éclosion... Et pourtant, la question de la biodiversité n'a pas occupé une place importante dans les débats lors de la COP21 à Paris. Preuve en est, dans l'Accord sur le climat, on ne retrouve qu'une seule mention rela-tive à la biodiversité, très générale. Les experts en la matière ont pourtant tiré la sonnette d'alarme en appelant la communauté internationale à prendre ces phénomènes comme étant des signaux d'alerte. Ils ont émis des réflexions pour atténuer les effets du changement climatique sur la biodiversité. Parmi ces réflexions, le renforcement du système d'observation et d'évalua-tion des évolutions ainsi que la recherche scientifique et le renforce-ment des programmes actuels de reconstitution et de protection de la biodiversité afin de contribuer à l'atténuation du changement clima-tique. Ils ont également préconisé de favoriser l'adaptation sur place en tenant compte du savoir-faire traditionnel des populations locales des aires de répartition initiales des espèces migrées; de promouvoir des stratégies sauvegardant la multifonctionnalité de la biodiversité et de mettre en place un modèle socioéconomique durable basé sur le renforcement du capital naturel. La COP22, qui se tiendra à Marrakech, sera donc un moment décisif pour la conservation de la biodiversité, non seulement pour le Maroc mais également pour toute la planète. Brève RIAM : Un forum sur les agricultures du futur En perspective des Assises nationales de l'agriculture durable, le Réseau des ini-tiatives agroécologiques au Maroc (RIAM) organise son premier Forum régional de l'agriculture durable, le samedi 13 février 2016 à Mohammedia sous le thème «Agroécologie, permacul-ture, agriculture biologique : Les agricultures du futur». L'objectif de cette rencontre est de rassembler les acteurs engagés en faveur du déve-loppement d'une agriculture respectueuse de l'Homme et de l'environnement. Cette rencontre permettra en effet de réunir tous les mou-vements agricoles alternatifs à l'agriculture convention-nelle, qui proposent de façon cohérente une production respectueuse des écosys-tèmes naturels, de la santé des consommateurs et des producteurs; qui favorisent le maintien et la juste rému-nération des petites exploita-tions; et qui promeuvent des modes de gouvernance et des échanges participatifs et équitables.