Le ministère délégué chargé de l'Environnement et le PNUD ont récemment organisé une conférence à Agadir sur l'adaptation des changements climatiques. La préservation et la conservation des oasis ont été au coeur du débat. Au programme également, un voyage comportant des visites de plusieurs projets réalisés dans le cadre de la lutte contre le changement climatique dans des oasis. Le changement cli-matique est parmi les préoccupations majeures du millénaire. Au Maroc, la Direction de la météorologie nationale prévoit un réchauffement climatique moyen saisonnier et annuel de 1 à 2,2°C entre 2030 et 2050. Ces projections réalisées dans le cadre du projet adaptation au changement climatique pour des oasis résilientes révèlent que ces changement climatiques qui conduiront à l'augmentation de la température et à la modifica-tion des régimes de pluies auront des conséquences drastiques aussi bien sur nos ressources en eau, notre écosystème que sur la productivité de tous les secteurs socioéconomiques. Dans ce sillage et en réponse aux orientations du Plan national de lutte contre le réchauffement climatique (PNRC) et dans le cadre du projet Adaptation en Afrique «APP Food Security» initié par le ministère délégué chargé de l'Environnement avec l'appui du PNUD, une confé-rence sur l'adaptation des chan-gements climatiques a été tenue le 26 mai à Agadir. Mohamed Nbou, directeur des études, de la planification et de la prospective au Département de l'Environnement, a insisté sur la nécessité de communiquer sur les efforts déployés ainsi que les projets réalisés dans les zones oasiennes, notamment ceux liés à la gestion de la rareté de l'eau et de la réutilisation des eaux usées. Il faut souligner que les zones oasiennes du Maroc sont sérieusement menacées par les variations climatiques actuelles et futures. La sécheresse et la pénurie en eau provoquent un déséquilibre environnemen-tal et socioéconomique de ces espaces vulnérables. Mohamed Nbou n'a pas man-qué de rappeler également la nécessité de l'implication de tous les acteurs (autorités, instances élues et populations locales) pour préserver cette richesse nationale et de la faire valoir en tant que patrimoine mondial tant les défis qu'elle implique dépassent largement les fron-tières nationales et régionales. Ce qui est sûr, c'est que le rythme de la dégradation des oasis s'accélère. Aujourd'hui, une dizaine d'oasis du Sud marocain ont déjà perdu plus de 40 % de leur surface végé-tale, ce qui se répercute sur l'exploitation agricole des oasis, engendre la dégradation de la qualité de vie des populations oasiennes et met en réel danger la sécurité alimentaire dans ces zones, selon la note de cadrage du ministère de l'Environnement. En effet, pour faire face à ce constat alarmant, le gouverne-ment et le PNUD mènent conjoin-tement un combat à travers la mise en place de programmes et de stratégies visant la préserva-tion et la conservation des oasis qui sont les régions les plus disposées à devenir un modèle pour la lutte contre les effets du changement climatique en raison des potentialités énormes qu'elles offrent, mais mal exploi-tées à nos jours. Bruno Pouezat, représentant résident du PNUD à Rabat, sou-ligne que notre pays est un cas d'école où le changement clima-tique est un phénomène visible et tangible au quotidien, particu-lièrement dans les oasis. Outre la conférence, un voyage presse a été programmé com-portant des visites de terrain à Agrotech-Agadir, des réunions avec les acteurs locaux et la société civile et des visites à plusieurs projets réalisés dans le cadre de la lutte contre le changement climatique dans des oasis à Guelmim, Foum Lahsen, Tata, Foum Zguid, Dadès, Ouarzazate et Skoura. L'objet de ce voyage est de mettre la lumière sur un phé-nomène qui menace l'avenir de notre génération, de sensibiliser sur l'impact du changement cli-matique et de présenter les diffé-rentes actions réalisées dans ce domaine. Un programme taillé pour le Maroc Le Projet spécifique d'adaptation au changement climatique pour des oasis résilientes (PACC) a vu le jour entre 2010-2012. Il s'inscrit dans le cadre du Programme d'Adaptation en Afrique (AAP) cofinancé par le gouvernement du Japon et le PNUD, et vise à gérer et à réduire les risques né du changement climatique dans les systèmes productifs oasiens du Maroc et à l'introduction d'approches innovantes d'adaptation et de renforcement des capacités locales selon une approche territoriale. De surcroît, ce projet répond aux orientations du Plan national de lutte contre le réchauffement climatique (PNRC) et participe à la réalisa-tion du résultat V du Plan des Nations unies pour l'assistance au développement (UNDAF) (2007-2011) et (2012-2016).