Une semaine après son élection en tant que nouveau président de la République islamique de Mauritanie, le Front Polisario reste silencieux quant à l'élection de Mohamed Ould Ghazouani. D'ailleurs, aucun message de félicitation n'a été adressé au nouveau président, bien que le mouvement de Brahim Ghali soit habitué à largement relayer les rencontres et les correspondances entre le Front et la Mauritanie. Un changement de taille, au moment où le Maroc a été le premier pays à adresser ses félicitations à l'ancien ministre de la Défense sous Mohamed Ould Abdel Aziz. Car, en 2014, le mouvement séparatiste réagissait au même moment que le Maroc pour féliciter le président mauritanien sortant de sa réélection à la tête de la Mauritanie. Ce silence du Polisario trouve son écho dans les propos tenus, par le nouveau président mauritanien, lors de sa campagne électorale. Alors qu'il se trouvait à Kaédi, ville au sud-est de Nouakchott, sur le fleuve Sénégal, l'ancien ministre de la Défense a déclaré devant ses partisans, lors d'un événement, qu'il n'«acceptera pas d'accorder la nationalité mauritanienne aux Sahraouis résidant à Tindouf ou ailleurs», s'il devient président. Et d'ajouter que la naturalisation des Sahraouis est «une trahison pour les Mauritaniens». Des déclarations qui lui auraient valu un «vote punitif» à Nouadhibou. Lundi, le Conseil constitutionnel en Mauritanie a proclamé Mohamed Cheikh Ghazouani, président élu à la majorité absolue au premier tour de la Présidentielle qui s'est déroulée le 22 juin dernier, rejetant ainsi les recours des candidats de l'opposition.