Officiellement, le Polisario n'a pas encore commenté la sortie de Mohamed Ould Ghazouani sur la naturalisation des Sahraouis des camps de Tindouf. Néanmoins, la direction du Front a fait comprendre aux responsables mauritaniens son indignation. Un message bien reçu par le pouvoir à Nouakchott à tel point qu'il s'est empressé d'organiser une rencontre avec une délégation du mouvement de Brahim Ghali. Le pouvoir mauritanien tient à circonscrire l'onde de choc des récentes déclarations du candidat Mohamed Ould Ghazouani portant sur son rejet de la naturalisation des sahraouis des camps de Tindouf. Des propos qui ont soulevé la colère dans de nombreux milieux au Polisario, au point de brandir la menace de sanctionner l'ami de Mohamed Ould Abdel Aziz lors du scrutin présidentiel du 22 juin. Ces menaces ont dépassé le stade des paroles pour passer à l'acte. On apprend que le Front a fait savoir par le biais de certains canaux aux responsables à Nouakchott être capable d'influencer le vote des habitants des camps de Tindouf ayant la nationalité mauritanienne et ainsi nuire aux chances d'Ould Ghazouani. Le Polisario peut influencer plus de 6 000 électeurs Cette menace est prise très au sérieux par le régime mauritanien, d'autant plus que le général candidat, qui joue sous les couleurs du parti l'Union pour la République créé pas Mohamed Ould Abdel Aziz, ne serait pas en mesure de remporter les élections dès le premier tour. Certes la machine de l'UpR le soutien mais il a grandement besoin de faire le plein des voix samedi prochain, alors que la candidature de son premier adversaire, Sidi Mohamed Ould Boubacar, gagne en popularité. Elle est, d'ailleurs, soutenue par des partis de l'opposition et surtout par le milliardaire Mohmed Ould Bouamatou, cousin et ennemi juré de l'actuel président. C'est dans ce contexte qu'une délégation de la direction du Polisario, conduite par Khatri Addouh, «président du parlement sahraoui», a rencontré à l'abri des regards des membres du pouvoir en Mauritanie, dans la wilaya de Tiris. Les déclarations d'Ould Ghazouani sur son intention de mettre un terme à la naturalisation des sahraouis des camps de Tindouf a été le sujet principal de cette réunion. En effet, le mouvement de Brahim Ghali a entre ses mains plus de 6 000 électeurs qui ont le droit de prendre part aux élections présidentielles du 22 juin. Ce sont des Saharouis qui résident dans les camps de Tindouf et qui se rendent en Mauritanie pour répondre à l'appel des urnes. Un réservoir de voix qui bénéficie traditionnellement aux candidats proches du pouvoir mauritanien. Article modifié le 2019/06/17 à 14h21