Le gouvernement mauritanien a rompu le silence, répondant aux propos du «ministre des Affaires étrangères» du Front Polisario, ayant qualifié certains leaders historiques mauritaniens de «traitres» pour avoir défendu la «marocanité de la Mauritanie». Au lendemain de la réception accordée à Brahim Ghali en Mauritanie, une crise opposant Nouakchott et le Front Polisario serait en train de couver. En effet, le gouvernement mauritanien a discuté, lors de sa première réunion après le Sommet de l'Union africaine, des propos tenus par Mohamed Salem Ould Salek, «ministre des Affaires étrangères» du Front Polisario. Ce dernier avait qualifié certains leaders historiques mauritaniens de «traitres». L'Exécutif mauritanien a estimé que «les positions des personnalités historiques sont une affaire interne», en réponse au «ministre» de Brahim Ghali. Jeudi, lors d'une conférence de presse, Mohamed Lamine Ould Chikh, ministre mauritanien de la Culture, porte-parole du gouvernement, a affirmé que «les autres n'ont pas le droit de signaler ou évaluer les personnalités mauritaniennes qui se seraient trompés dans leurs positions politiques». Une réponse claire à Mohamed Salem Ould Salek. Ce dernier avait confié à des médias mauritaniens, lors de sa présence à Nouakchott en marge du Sommet de l'Union africaine du 1 er 2 juillet, que «certains leaders connus en Mauritanie, à l'instar de Hamdou Ould Horma Ould Babanah, Mohamed Fal Ould Oumir et Eddai Ould Sidi Babah, ont trahi la nation lorsqu'ils ont déclaré que la Mauritanie serait une terre marocaine». Une question qu'il a posée à un journaliste l'ayant interrogé sur «la discrimination dont serait victime Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, chassé des camps de Tindouf». Des excuses d'Ould Salek Des propos ayant irrité les Mauritanien, surtout après avoir été tenu par un «responsable» du Front sur le sol mauritanien. Certains avaient demandé au gouvernement une réaction ferme à l'encontre du front séparatiste. Face à l'ampleur de la polémique, Mohamed Salem Ould Salek a été contraint de présenter des excuses officielles aux Mauritaniens. Dans une déclaration confiée au média mauritanien Essaha, il a affirmé que ses propos «ont été décontextualisés». L'occasion pour lui d'affirmer que «l'essentiel est que le peuple sahraoui respecte tous les Mauritaniens». «Je présente mes excuses à tous ceux qui ont été irrités ou offensés par mes propos», rajoute-t-il. «Le peuple sahraoui n'a pas d'ennemis et ne veut porter atteinte à aucune partie. Je suis son porte-parole et je ne peux pas blesser ou insulter des icônes.Ma déclaration n'est qu'un lapsus et une expression inappropriée.» Mohamed Salem Ould Salek Tout en réitérant ses excuses, Ould Salek a estimé que «ce sont nos leaders historiques et nous ne pouvons pas leur manquer de respect». Reste à savoir si ces excuses seront acceptées par les Mauritaniens, surtout après de tels propos qui intervient au lendemain de l'accueil chaleureux réservé à Brahim Ghali lors du Sommet de l'Union africaine. Pour rappel, le leader du mouvement séparatiste a été accueilli à l'aéroport de Nouakchott par Mohamed Ould Abdel Aziz en personne.