La participation de Brahim Ghali au sommet UA-UE d'Abidjan se résume à un déjeuner, une photo de famille et un diner. Il n'a été reçu par aucune délégation africaine ou européenne présente dans la capitale économique ivoirienne. Trois temps que la direction du Polisario salue pourtant comme une «victoire historique». Une version que contestent d'anciens cadres du Front. Détails. Le Polisario qualifie sa participation au sommet UA-UE de «victoire historique». Les hauts cadres du Front, tels Bachir Sayed, Mohamed Ould Salek et M'Hamed Khadad, se sont relayés pour reprendre le même refrain. Cela rappelle bizarrement leurs sorties médiatiques ayant suivi le 28e sommet de l'Union africaine, tenu à Addis-Abeba les 30 et 31 janvier, et sanctionné par l'adhésion du Maroc à l'organisation continentale. Au milieu de cette «euphorie» de façade, des voix s'élèvent pour affirmer que l'air de «victoire» chanté par la direction du Polisario n'est juste qu'un leurre. Le site futurosahara.net, considéré proche de Lamine El Bouhali, le principal adversaire de Brahim Ghali, a publié un article intitulé : «La fausse victoire conduit à une défaite certaine». Mahjoub Ould Salek : «Le Polisario est dans une situation critique» La publication en ligne affirme que ce n'est pas la première fois que le mouvement séparatiste parle de «victoire imaginaire». L'auteur de l'article de citer les exemples les plus éloquents tel le retrait de la zone d'El Guerguerate, à l'occasion du rétablissement des relations entre le Maroc et Cuba, et au sommet Union africaine-Union européenne d'Abidjan. Même son de cloche auprès de Mahjoub Ould Salek. Dans une interview accordée au site mauritanien Al wiaam, le chef du mouvement Khat Achahid, a remarqué qu'à Abidjan le Polisario ne s'est réuni avec aucune délégation présente au sommet. En revanche, les spectateurs ont constaté, a-t-il souligné, la «réputation du roi marocain et comment la majorité des chefs d'Etats s'est précipitée pour le saluer et parler avec lui, y compris leurs proches alliés, à savoir les présidents de l'Angola et l'Afrique du sud». Pour cet ancien fondateur du Polisario, le Maroc est en train d'isoler doucement le Polisario. «Il a commencé avec les plus fidèles partisans du Front, après le Nigéria et l'Angola, c'est au tour de l'Afrique du sud». Mustapha Ould Salma : vers une éviction de la «RASD» de l'Union africaine Sur un ton moqueur, Mustapha Ould Salma a écrit sur sa page Facebook qu'il «n'a jamais entendu quelqu'un se vanter d'une photo le réunissant avec ce qu'il traite d'ennemi et de colonisateur (…) Je croyais que les révolutionnaires, et même ceux qui ne le sont pas, ne s'enorgueillent pas de la présence à côté de leurs ennemis sous le même toit». Ould Salma estime que la terne participation du Polisario au sommet UA-UE n'est que le prélude à une possible éviction de la «RASD» de l'Union africaine. Sur la même longueur d'onde que Mahjoub Ould Salek, il a remarqué qu'à Abidjan la délégation du Front ne s'est réunie avec personne. En effet au sommet, les activités de Brahim Ghali se résument à prendre part au déjeuner en l'honneur des présidents, à la célèbre photo de famille et à un diner.