Le feuilleton de la participation de la «RASD» au sommet UA-UE a connu un nouveau rebondissement. Le Polisario annonce officiellement sa présence à l'événement affirmant avoir reçu une invitation en ce sens du bureau du président de la Commission de l'Union africaine». Or, et comme le prouve le cas du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, cette mission est du ressort exclusif du pays hôte. Explications. Le Polisario a affirmé, hier soir, avoir reçu une invitation du «bureau du président de la Commission de l'Union africaine» pour prendre part au sommet UA-UE, prévu les 29 et 30 novembre à Abidjan. Le communiqué du «ministère de l'Information», relayé ensuite par la SPS, est à prendre avec des pincettes. D'abord et comme le veut la tradition c'est au pays hôte, dans ce cas la Côte d'Ivoire, que revient le droit d'adresser des invitations et non pas aux services du Tchadien Moussa Faki Mahamat. Ensuite c'est à ce pays hôte de délivrer les visas d'entrée sur son territoire aux délégations des pays conviés à la réunion de partenariat. L'exemple russe au festival mondial de la jeunesse L'exemple du rejet de la Russie d'accorder des visas à une délégation de jeunes du Polisario pour participer au Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, qui a lieu du 14 au 22 octobre à Sotchi, est à ce titre éloquent. Et pourtant le Front avait été convié par la Fédération mondiale des jeunes démocratiques, l'organisatrice de l'événement mais Moscou en avait décidé autrement. Par ailleurs à l'occasion de sa réunion du 16 octobre à Addis-Abeba, le comité exécutif de l'UA avait donné à la Côte d'Ivoire un délai -expiré le 27 octobre- pour convier tous les membres de l'UA sans exception au sommet UA-UE. Dans le cas contraire la réunion serait délocalisée au siège de l'organisation continentale en Ethiopie avait menacé le comité exécutif de l'UA. Cette question de la présence du Polisario était au menu des entretiens, ce jeudi 26 octobre à Conakry, entre le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue guinéen Alpha Condé qui exerce pendant quelques mois encore la présidence tournante de la conférence des chefs d'Etats de l'Union africaine. Mais Abidjan ne souhaite pas inviter la «RASD» alors que l'Algérie et l'Afrique du sud exigent la participation des amis de Brahim Ghali. L'enjeu politique pour le Maroc est de taille. Si jamais cette participation se confirmait, le royaume pourrait craindre un cas de «jurisprudence» qui amènerait les autres partenaires de l'UA, tels l'Inde, la Chine ou la Ligue arabe, à devoir dérouler le tapis rouge aux délégations du Polisario. Les conséquences ne s'arrêteraient pas à ce stade.