L'élection de Nizar Baraka en octobre 2017 à la tête de l'Istiqlal n'a pas assuré le retour au calme au sein du parti. Le secrétaire général veut se débarrasser de la «tutelle» du sahraoui Hamdi Ould Errechid. Il semble que la «lune de miel» entre les deux hommes ait pris fin, hier soir, à Rabat. Patatra ! Les Istiqlaliens en sont à nouveau venus aux mains pour régler leurs différents. Comme prévu, la réunion du bureau de la jeunesse, tenue hier soir au siège central du parti à Rabat, a tourné au pugilat entre deux clans rivaux : celui du sahraoui Hamdi Ould Errechid contre les partisans de Nizar Baraka. L'influent poste de secrétaire général, au cœur de toutes les convoitises, est la principale cause de cette dispute. Le maire de Laayoune, considéré comme l'homme fort à la Balance, souhaite installer un de ses fidèles aux commandes de la jeunesse lors du prochain congrès programmé en automne. Mais Baraka, soutenu par la famille El Fassi, a d'autres projets. Il entend placer son beau-frère, le député Abdelmajid El Fassi qui n'est autre que le fils d'Abbas El Fassi, à la tête de l'organisation. Qui mettra la main sur la jeunesse du parti ? Chacune des deux parties compte asseoir son hégémonie sur le parti. Jusqu'à présent, Ould Errechid n'est pas prêt de faire une nouvelle concession aux amis de Nizar Baraka. Il estime avoir déjà cédé, en avril 2018 et après une médiation de quelques «sages», la présidence du conseil national de la Balance à un proche du secrétaire général, en l'occurrence le sahraoui Chiba Maelainine ayant travaillé à la primature aux côtés d'Abbas El Fassi (octobre 2007-janvier 2012). Il était d'ailleurs chargé de négocier avec les diplômés sans emploi. Pour faire pencher la balance en sa faveur, Ould Errechid a plusieurs cordes à son arc. Ainsi, son fils chapeaute les organisations du parti, alors que sous l'ère Chabat ce poste était confié à l'ancien député Abdelkader El Kihel. Son neveu, Sidi Hamid est le coordinateur de la Balance au niveau des trois régions du Sahara et son gendre, Naâma Mayara, est le secrétaire général de l'UGTM, le bras syndical du parti. Malgré cette forte présence, Nizar Baraka a quelques cartes en main. L'Istiqlal compte également des familles puissantes, telles les Kayouh ou les Chabat qui voient d'un mauvais œil l'influence du maire de Laâyoune. D'ailleurs, Nidal, le fils de l'ancien secrétaire général de l'Istiqlal, également membre du bureau de la jeunesse, vient de rentrer au Maroc en compagnie de son père, après un long séjour en Allemagne et en Turquie. Les Istiqlaliens ont désormais l'habitude de régler leurs différents de manière originale. En septembre 2017, à l'occasion de la première mi-temps du 17e congrès, les partisans d'Ould Errechid et Hamid Chabat avaient lancé la bataille des assiettes volantes.