Sauf coup de théâtre, les membres de l'Istiqlal éliront dimanche 1er octobre Nizar Baraka à la tête du parti. Une ascension que le président du Conseil économique, social et environnemental doit en grande partie au Sahraoui Hamid Ould Errachid. C'est lui le nouvel homme fort du parti. Baraka parviendra-t-il à s'affranchir de la tutelle du maire de Laâyoune ? Demain s'ouvre à Rabat le 17e congrès ordinaire de l'Istiqlal. Si l'élection de Nizar Baraka au poste de secrétaire général du parti ne souffre pas la moindre équivoque, le véritable grand gagnant à l'issue du conclave n'est autre que Hamid Ould Errachid. C'est en effet grâce aux efforts consentis par le Sahraoui que le petit-fils d'Allal El Fassi et le gendre d'Abbas El Fassi peut aborder une nouvelle page de sa carrière politique avec sérénité et optimisme. Le maire de Laâyoune a effectivement engagé, durant plus d'une année, une guerre ouverte contre Hamid Chabat avec l'objectif déclaré de réduire son influence et, in fine, de l'isoler. C'est lui qui a le premier pris la tête de la fronde contre son allié d'hier. Celle-ci s'est accentuée au lendemain du décès de feu M'Hamed Boucetta en février dernier. Le Sahraoui est le nouveau maître incontesté au PI Depuis, Ould Errachid a décidé de passer à la vitesse supérieure, réussissant la prouesse de priver Chabat de tous ses appuis et relais au point de le laisser seul. Preuve en est de la conférence de presse de l'ancien maire de Fès le 12 septembre, au cours de laquelle ce dernier s'est retrouvé seul face à la presse. Avant d'atteindre cet objectif, le Sahraoui a subtilisé à un moment décisif le syndicat de l'Istiqlal des mains de Chabat. L'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), qui était sa véritable force de frappe, est désormais sous l'emprise du député sahraoui Naâma Mayara depuis un congrès extraordinaire organisé en mai dernier. Le nouveau secrétaire général de l'UGTM est d'ailleurs le gendre de Hamid Ould Errachid. C'est dire l'emprise du Sahraoui sur les rouages du parti. Les secrétaires généraux des autres organisations parallèles (jeunes et femmes) lui sont fidèles. Justement, après l'euphorie de la victoire d'un membre du clan El Fassi dimanche 1er octobre, quelle sera la marge de manœuvre de Nizar Baraka alors que tous les leviers sont entre les mains du Sahraoui ? Devra-t-il apprendre à diriger le parti sous le regard tutélaire de Hamdi Ould Errachid ? Saura-t-il un jour s'affranchir de l'emprise d'un homme à qui il doit en grande partie son ascension ? Affaire à suivre.