Les opposants de Hamid Chabat passent à la vitesse supérieure. Ils ont réussi ce mardi à rallier à leur cause une majorité confortable des parlementaires de l'Istiqlal. Malgré cette mobilisation, se débarrasser de Chabat relève du parcours du combattant. Explications. L'étau se resserre davantage sur Hamid Chabat. Après la fronde de 14 membres du comité exécutif de l'Istiqlal sur 22, ce mardi a connu le lancement de la 2e phase du processus d'éviction du secrétaire général. Le sahraoui Hamdi Ould Errechid, un ancien fidèle de Chabat, a réussi à réunir dans sa villa à Rabat la majorité des parlementaires du PI, environ 38 députés sur 46 et 21 conseillers sur un total de 25, pour réclamer à l'unisson le départ de l'ancien maire de Fès. Les présidents des deux groupes parlementaires (Noureddine Modiane à la Chambre basse et Abdeslam Lebbar à la Chambre haute) ont répondu présent à cet appel. Difficile de se débarrasser de Chabat Ce mouvement de redressement, qui ne dit pas encore son nom, entend modifier les statuts du parti afin de baliser le terrain à la candidature de Nizar Baraka lors du prochain congrès. Dans le contexte actuel, le président du Conseil économique social et environnemental ne peut prétendre à occuper le poste de secrétaire général de la Balance. Et pour cause, il ne siège pas au comité exécutif du PI. Une clause imposée par son beau-père, Abbas El Fassi, afin de barrer la route à son grand rival Mohamed El Ouafa. Malgré cette mobilisation, se débarrasser légalement de Chabat relève du parcours du combattant. Les opposants devront réunir une majorité confortable, les deux tiers, au sein du conseil national en vue de mettre un terme au mandat de Chabat. Dans son testament, feu M'Hamed Boucetta avait conseillé ses amis d'éviter la confrontation directe et d'essayer de trouver un compromis avec le secrétaire général sur les conditions de son départ. L'état actuel du rapport de force reste en faveur de Chabat. En plus de ses fidèles, il bénéficie de la «neutralité» du courant «Sans répit» animé par Abdelouahed El Fassi. Ce dernier évite pour l'instant d'apporter son appui aux partisans de Nizar Baraka. Par ailleurs ce dimanche, dans une sorte de fuite en avant, Hamid Chabat a décidé d'ajouter Taoufiq Hjira, président du conseil national du parti, à la liste des membres du comité exécutif sanctionnés pour «raisons disciplinaires», tels que Karim Ghellab et Yasmina Badou.