L'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne (FRA) a publié la semaine dernière son rapport dénommé « Enquête de l'Union européenne (UE) sur les minorités et la discrimination (EU-MIDIS) ». Il ressort aussi de ce rapport d'après le quotidien belge néerlandophone « De Morgen » qu'en Belgique, classé en milieu de tableau concernant le taux de discrimination dans les 27 pays de l'UE, que les Marocains se sentent plus discriminés que la population d'origine turque. La FRA a établit une cartographie de la discrimination en Europe, en interrogeant sur leurs expériences vécues dans neuf domaines de la vie quotidienne (conscience des droits, vie quotidienne, contrôle de police....), plus de 23 000 individus issus de groupes d'immigrés et de membres de minorités ethniques dans l'ensemble des 27 Etats membres de l'UE. L'enquête réalisée par l'institut américain de sondage, Gallup, pour le compte de la FRA, a interrogé également plus 500 autochtones de six Etats membres, dont la Belgique. Résultat : dans ce pays où ont été sondés les membres des deux minorités principales, les Marocains et les Turcs, la population – d'origine – marocaine se sent plus discriminée que son semblable turques, surtout dans les écoles. Ainsi, 35% des Marocains interrogés ont estimé avoir été traités sans respect par leurs professeurs, contre seulement 10% des Turcs. Sur le plan du contrôle policier, selon De Morgen, les Marocains se sentent encore plus visés et plus contrôlés que les Turcs et les autochtones. Un constat confirmé par les services de police européens d'après Belga. Cette agence de presse citant les policiers nous apprend que les Marocains sont en moyenne contrôlés (fouilles corporelle et voiture) trois fois plus par les forces de l'ordre. « Les résultats de l'enquête révèlent les graves difficultés qui attendent un grand nombre de personnes appartenant à des groupes de minorités ethniques et d'immigrés lorsqu'ils veulent avoir accès aux services les plus fondamentaux », d'après le directeur de la FRA, Morten Kjaerum. Avec un tel document, la FRA « réclame des politiques ciblées visant à combattre la marginalisation des minorités » en Europe, a rapporté son communiqué de presse. Par ailleurs, le rapport EU-MIDIS vient à point nommé car l'année 2010 est consacrée « Année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale ». EU-MIDIS est le plus important et le plus complet jamais publié par la FRA. Il a été précédé d'une série de rapports portant sur des groupes minoritaires spécifiques et des problèmes centraux, comme celui sur les musulmans, publié en mai dernier.