Dans une tribune publiée cette semaine sur son blog ainsi que dans un média péruvien, le journaliste et analyste Ricardo Sánchez Serra estime que le Polisario doit accepter le plan d'autonomie proposé par le Maroc au Sahara. Un changement de taille pour le président du COPESA et l'«ami» du Front. Alors qu'il était jusqu'à présent l'un des fervents défenseurs des thèses du Front Polisario au Pérou et en Amérique Latine, l'analyste et journaliste péruvien Ricardo Sánchez Serra revoit ses positions. Cette semaine, dans une tribune publiée sur le site du média péruvien Perú Informa, le président du Conseil péruvien de solidarité avec le peuple sahraoui (COPESA) a appelé le Polisario a accepté le plan d'autonomie proposé par le Maroc à ses provinces sahariennes. Rappelant son engagement, depuis plus de dix ans, pour la cause du mouvement séparatistes, son ouvrage et ses «nombreux articles» relayant leur thèse, Ricardo Sánchez Serra a affirmé avoir «l'autorité morale, le droit et le devoir d'être honnête avec [ses] amis du Polisario. «Je pense que le moment est venu de prendre une tournure cruciale dans la lutte, de s'élever au niveau des circonstances historiques et d'avoir le courage de prendre les décisions pour l'avenir et le bien-être de la population sahraouie», écrit-il dans sa tribune, publiée également sur son blog personnel. L'analyste estime qu'«aujourd'hui, il est nécessaire de reconnaître que le Maroc a modifié sa position sur le conflit, passant d'une intégration totale à une large autonomie politique avec des garanties internationales». «Nous sommes nombreux, parmi les partisans internationaux du Polisario, à penser que ce dernier devrait tirer parti de l'occasion historique qui s'ouvre devant le processus politique de l'ONU et accepter l'autonomie proposée par le Maroc. Nombreux sont ceux qui pensent la même chose au sein du Polisario.» Ricardo Sánchez Serra Un revirement de taille pour un soutien du Polisario Force est de constater que le président du COPESA a viré sa cuti. En juillet 2017, il avait pourtant été décoré d'un «doctorat honorifique» remis par la représentante du Polisario au Pérou. Le Péruvien avait alors déclaré qu'il était «déterminé à continuer à soutenir le peuple sahraoui et à plaider en faveur de sa juste cause et de sa lutte légitime pour la liberté et l'indépendance». Un an plus tôt, soit en décembre 2016, l'analyste péruvien défendait la «décision historique» de la Cour de justice de l'Union européenne sur l'accord agricole entre le Maroc et l'UE, dans un article publié dans le média péruvien La Razón, repris également par l'agence du Polisario. Le même mois, il avait choisi Perú Informa pour lui accorder une interview, fustigeant le Maroc. Ricardo Sánchez Serra, que le Polisario a jusqu'à présent qualifié d'«ami du peuple sahraoui», avait réitéré, en juillet 2016, son appel à la présidence de son pays à «rétablir les relations diplomatiques avec la RASD», selon des médias algériens et polisariens, dont El Moudjahid. En octobre 2015, son Conseil avait critiqué la rupture des relations diplomatiques entre le Polisario et le Pérou en 1996, comme le rapportait Algérie Presse Service. Pour l'instant, aucun média algérien ou du Front Polisario n'a pipé mot quant à cet inattendu retournement de veste, le Front étant occupé par ses défaites diplomatiques et l'Algérie par ses manifestations contre un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika.