Une partie du conflit ouvert entre le Maroc et le Polisario se joue, actuellement, au Pérou. L'ambassade du royaume à Lima réplique aux sorties médiatiques agressives à l'égard du royaume du président de l'association locale de soutien au Front. L'intervention de la diplomate n'a guère trouvé grâce aux yeux des milieux proches des amis du Polisario. Ces derniers tentent de convaincre les nouvelles autorités péruviennes de mettre un terme à la suspension de la reconnaissance de la prétendue "RASD". L'ambassadrice du Maroc au Pérou est dans le collimateur des partisans du Polisario. Et pour cause, Mme Oumana Aouad Lahrech, qui a fait son devoir en répondant aux articles très hostiles d'un journaliste vis à vis du royaume, s'est attirée la foudre de la Fédération de la presse péruvienne. La FPP a même déclaré la diplomate marocaine «persona non grata» à Lima. Cette corporation professionnelle est, par ailleurs, totalement affidée au Polisario. Le journaliste en question, Ricardo Sanchez Serra ne cache pas sa proximité avec le Front. Il est le président du «Conseil péruvien de soutien au peuple sahraoui» et à ce titre, il mène depuis des années une campagne tambour battant en faveur des amis de Mohamed Abdelaziz. Son excès de zèle l'a même, poussé à accuser, dans un article, l'ambassadrice du Maroc d' «acheter» des journalistes et des politiques par des «voyages» au royaume et des «cadeaux». Serra fait partie du lobby du Polisario à la 4ème commission de l'ONU Samedi 8 mars, à l'occasion de la Journée mondiale de la femme, l'homme était la vedette d'une conférence tenue dans la capitale péruvienne au cours de laquelle, Serra a appelé, sous les applaudissements de l'ambassadeur algérien à Lima, à l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Hommes au Sahara occidental. Au cours du même événement, le diplomate du voisin de l'Est au même titre qu'Angel Armando Sanchez, le président de la Fédération de la presse au Pérou, ont présenté des allocutions aux teneurs identiques. Serra ne se contente pas de publier dans articles très agressifs sur le Maroc dans des supports de presse au Pérou, il fait également partie de la délégation d' «experts» que le Polisario a amené avec lui à l'occasion de la dernière session, octobre 2013, des travaux de la 4ème commission de l'ONU sur la décolonisation. Objectif : la reconnaissance de la "RASD" La mobilisation du Polisario et de l'Algérie au Pérou n'a qu'un seul objectif : convaincre les autorités péruviennes de mettre un terme à la suspension de la reconnaissance de la prétendue "RASD". Une mesure décrétée par l'ancien président Alberto Fujimori (1995-2000), actuellement en prison. Ses successeurs Alejandro Toledo, d'origine indienne, (2001-2006) , Andy Garcia Perez (2006-2011) et Ollanta Humala (encore en poste) ont tous maintenu cette décision. En vue de renverser la vapeur en sa faveur, le Polisario a même nommé un «ministre» spécialement chargé de l'Amérique latine. Celui-ci concentre l'essentiel de son action sur le Pérou. Durant plusieurs années, Ahmed Hach a réussi à tisser des relations avec quasiment l'ensemble de la classe politique péruvienne.