Lorsque le Pérou avait retiré sa reconnaissance à la contestable et contestée république du Polisario (mesure prise par l'ancien président Alberto Fujimori (1995-2000), et maintenue encore aujourd'hui sous le mandat d'Ollanta Humala, la décision avait profondément désespéré les amis de ce front séparatiste. Ils n'ont cessé depuis d'essayer de reconquérir ce pays. Leurs méthodes, très peu conventionnelles, sont d'autant plus applicables qu'elles trouvent facilement un financement qui vient du pays protecteur des séparatistes, l'Algérie. La dernière opération en date consistait à discréditer la diplomatie marocaine à Lima. Ça tombe bien, il se trouve des journalistes trop sensibles aux arguments sonnants et trébuchants du Polisario. L'affaire est donc assez facile. Le journaliste Ricardo Sanchez Serra est en même temps président d'une structure qui se fait appeler « Conseil péruvien de soutien au peuple sahraoui ». Dans sa dernière sortie, il a accusé l'ambassadrice du Maroc au Pérou d'acheter des journalistes et des politiques en leur offrant des cadeaux et des voyages au Maroc. Ce qui, venant du Polisario laisse planer des doutes. En outre, il a appelé, à l'occasion de la journée de la femme, l'ambassadeur algérien à Lima à l'élargissement de la Minurso aux droits de l'homme au Sahara. Rien de très étonnant, cependant, puisque le journaliste en question faisait partie de la délégation d'«experts» que le Polisario a amené avec lui la 4ème session de l'ONU sur la décolonisation (octobre 2013). Usant de tous ses moyens et de l'appui de l'ambassadeur algérien, le journaliste est parvenu à entraîner avec lui la Fédération de la presse péruvienne (FPP) qui a déclaré l'ambassadrice marocaine personae non grata au Pérou. La fébrilité des supporters du Polisario a certainement un rapport avec la visite qu'effectuent des parlementaires marocains au Pérou. Le chef de la délégation, Karim Ghellab, le président de la première Chambre, a rencontré le premier ministre Rene Cornejo qui a confirmé le grand potentiel de développement des échanges commerciaux entre les deux pays. La qualité des relations en Rabat et Lima a été encore une fois confortée lors de cette visite que les actions du Polisario et de l'ambassade algérienne n'ont pas réussi à altérer.