La préparation du deuxième round des négociations entre le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le Polisario devrait connaître du changement. Horst Köhler pourrait inviter le royaume et le Front à des rencontres séparées à Berlin sans les deux autres parties. Prévue mi-février, la très attendue tournée d'Horst Köhler dans la région en tant qu'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental accuse du retard. Elle se rapproche même de la présentation, fin mars ou début avril, aux membres du Conseil de sécurité d'un rapport d'Antonio Guterres sur le Sahara occidental. En principe, le secrétaire général de l'ONU doit apporter du nouveau dans son texte et ne pas livrer des informations que l'ancien président allemand a déjà soumises aux Quinze à l'occasion d'une séance à huis-clos le 29 janvier. «Il y a de fortes chances que la tournée de l'envoyée personnel du secrétaire général des Nations unies n'ait pas lieu. En revanche, il ne pourrait convier que séparément des représentants du Maroc et du Polisario à des rencontres à Berlin vers la fin de ce mois», nous confie une source proche du dossier. Un changement et des interrogations Ce changement dans le calendrier annoncé par le médiateur onusien lors de son passage devant les Quinze est de nature à soulever des interrogations. Pour rappel, dans son briefing du 29 janvier, Horst Köhler les a informés de son projet de mener des contacts directs et bilatéraux avec les quatre parties durant le mois de février en vue de préparer un nouveau round des négociations en mars. «Cette modification pourrait être la conséquence de la situation interne à Tindouf. Une visite de l'Allemand alors que les manifestants réclament presque quotidiennement devant le camp Rabouni, siège administratif du Polisario, de connaître le sort d'El Khalil Ahmed, disparu depuis 2009. Alors que cette affaire embarrasse le mouvement de Brahim Ghali, le front ne souhaite pas donner une occasion à la famille et à sa tribu de présenter directement le dossier à Köhler», explique la même source. Par ailleurs, Alger est rythmée par des discussions sur le Sahara. En effet, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a reçu hier le ministre mauritanien de la Culture, de l'artisanat et des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mohamed Ould Maham, en sa qualité d'envoyé spécial du président Ould Abdelaziz. L'homme a également la casquette de président du parti de l'Union pour la République au pouvoir à Nouakchott. Quelques heures plus tôt, il s'est réuni avec Abdelkader Messahel, chef de la diplomatie algérienne. Cette visite constitue un signal politique plus qu'économique, le Mauritanien était porteur d'un message écrit de son président à Abdelaziz Bouteflika. Depuis la «Table ronde» de Genève, les 5 et 6 décembre 2018, la question du Sahara occidental a connu des fluctuations. Les Etats-Unis, principaux acteurs sur le dossier, ont modéré leur engagement. D'ailleurs, aucun responsable de l'administration Trump n'a reçu Köhler lors de son passage au Conseil de sécurité du 29 janvier dernier, alors qu'en août et en septembre, il avait eu des entretiens avec John Bolton et David Hale.