Cette semaine, plusieurs coordinations de militaires retraités et d'anciens combattants montent au créneau pour demander à l'institution militaire d'ouvrir les canaux du dialogue. Après les familles des ex-détenus de la guerre du Sahara, voilà que les militaires retraités et anciens combattants organisent, samedi, des sit-in dans plusieurs villes. Détails. Alors que la coordination nationale des prisonniers de la guerre du Sahara ont manifesté cette semaine à Rabat, c'est au tour des retraités militaires et anciens combattants de faire monter la pression sur l'institution militaire marocaine pour ouvrir les canaux du dialogue. Ce vendredi, Ahmed Amine Aâmil, secrétaire général de la Coordination nationale des anciens combattants et anciens militaires à Marrakech, contacté par Yabiladi, nous informe sur le sit-in qui sera organisé samedi à 10h devant les agences de la Fondation Hassan II pour les œuvres sociales des anciens militaires et anciens combattants à Marrakech. «Tous les retraités militaires du Maroc tiendront des sit-in respectifs dans leurs villes», nous confie-t-il. «Nous estimons que les autorités compétentes ne veulent pas répondre à nos sollicitations et nos demandes légitimes formulées dans le cadre de notre dossier revendicatif. Nous demandons notamment à ce que notre marginalisation cesse et à ce que nos pensions de retraite soient augmentées.» Ahmed Amine Aâmil Notre interlocuteur ajoute aussi que les retraités militaires et anciens combattants dénoncent «l'absence d'initiatives visant à ouvrir le dialogue pour exprimer [leurs] doléances». «Les autorités compétentes nous font la sourde oreille depuis une vingtaine d'années», dénonce-t-il. Une colère de plusieurs coordinations de militaires et retraités ? Cette semaine, les familles des militaires de la «Coordination nationale des prisonniers de la guerre de l'intégrité territoriale» ont également protesté jeudi, devant le siège de l'Etat-Major Général des Forces armées royales à Rabat. Ex-détenus et familles d'anciens militaires exigent toujours à l'Etat de les reconnaitre en tant que «prisonniers de guerre» et demandent réparation. Cette coordination défend, de son côté, les anciens détenus, civils et militaires, n'ayant pas bénéficié de réparation sur les années de prison passés dans les camps de Tindouf. Une source militante au sein de l'une des coordinations des militaires et retraités nous apporte plus de précisions : «Le sit-in de demain concerne les militaires retraités». Celle-ci explique qu'il existe plusieurs coordinations de militaires et retraités. «Il y a des familles des martyrs qui ont manifesté jeudi à Rabat. Il existe aussi une coordinations pour les ex-détenus au Sahara, celle des retraités et anciens combattants ainsi que celle des militaires ne bénéficiant d'aucun avantage», précise-t-elle. C'est la même coordination qui organisait, lundi 22 octobre 2018, un sit-in devant le siège de l'Etat-major général des FAR à Rabat. «Pour cette coordination, le dossier des militaires et anciens combattants qui ne bénéficient pas de retraite, appelé communément "D.G." est en cours de règlement par l'institution militaire», ajoute notre source qui estime que «les portes du dialogue étant ouvert, ladite coordination a gelé toutes les formes de protestation». Un règlement qui profite aux autres coordinations pour dépoussiérer leurs dossiers revendicatifs.