Le président Emmanuel Macron a reçu, ce lundi matin, cinq responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM). «Il s'agit officiellement de faire un tour d'horizon des dossiers de l'islam de France, a expliqué à Libération Ahmet Ogras, le président du CFCM. Mais ce qui est au cœur des discussions, c'est la question de la loi de 1905.» Les responsables musulmans attendent des précisions et des éclaircissements sur ce dossier. «Ce que nous en savons pour le moment concernant les modifications éventuelles de la loi 1905, c'est ce qui est dit dans la presse», déplore Ahmet Ogras. Or, l'amendement de la loi de 1905, présenté par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, ne séduit pas les instances musulmanes. «Nous ne sommes pas les seuls à être réservés sur ce projet, explique Ahmet Ogras au quotidien français. Nous avons eu des discussions avec les autres cultes. Eux aussi ne sont pas très favorables. Tout le monde redoute une police des cultes.» Les responsables des fédérations de la deuxième religion de France craignent que le culte musulman fasse l'objet d'un traitement différent des autres, et ont mis en garde contre la tentation «d'une immixtion de l'Etat dans les affaires cultuelles», d'après Le Monde. Libération ajoute que, selon plusieurs sources, Emmanuel Macron devrait recevoir, jeudi matin à l'Elysée, les principaux représentants religieux afin d'évoquer là aussi la question de la loi de 1905.