Réagissant aux dernières déclarations d'Emmanuel Macron sur la réorganisation de l'islam de France, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Ahmet Ogras, a appelé l'Etat à laisser le culte musulman «gérer sa maison», selon Reuters. Le représentant du Conseil soutient que «chacun doit rester dans son rôle. Aujourd'hui le culte musulman est une religion, donc elle gère elle-même sa maison (…) Il ne faut surtout pas de tutelle de la part de l'Etat, juste un rôle de facilitateur». Concernant le financement de l'islam en France, Ahmet Ogras conteste les versions affirmant une importante contribution étrangère. «Une mystification», qu'il impute aux milieux de l'«intelligentsia islamophobe». Le responsable affirme que «95% des projets de mosquées sont financés par les musulmans de France, à part quelques projets de prestige financés par le Maroc ou peut-être le Qatar». Par ailleurs, Ahmet Ogras invite le gouvernement français à attribuer des agréments des écoles confessionnelles sous contrat : «Nos musulmans ont besoin d'un accès dans un cadre privé et républicain à l'enseignement de l'islam». Cela dit et afin de rendre le CFCM plus représentatif de cette communauté, il reconnaît un besoin de renouveau. Dans ce sens, il voit le mandat d'Emmanuel Macron comme «une chance» pour les musulmans : «Aujourd'hui, Emmanuel Macron a un capital positif vis-à-vis de la communauté musulmane. C'est le premier président à s'intéresser aux religions.» Dans le cadre des consultations pour la «réorganisation» du domaine des religions voulue par le président français, celui-ci devrait donner rendez-vous au CFCM au printemps, mais n'est encore confirmé par l'Elysée.