Très bonne nouvelle pour le Maroc ! Le royaume améliore d'année en année son climat d'affaire. La Banque Mondiale n'a pas manqué de le souligner dans son rapport Doing Business 2012 publié aujourd'hui. Il a gagné 21 places par rapport à l'année dernière. Sur 183 pays recensés, il se positionne à la 94ème place. Lorsqu'une entreprise X veut s'implanter dans un pays en Afrique ou en Asie, elle a besoin d'avoir des informations claires sur le climat d'affaire de ce pays avant de prendre sa décision. Par exemple, combien de chômeurs comptent ce pays ? Y-a-t-il beaucoup de corruption ? Quelles ont été les dernières réformes menées pour attirer plus d'investisseurs dans ce pays ? C'est justement dans le but d'aider les dirigeants d'entreprises et les décideurs politiques que la Banque Mondiale mène chaque année une enquête pour évaluer le climat d'affaire et l'activité commerciale de 183 pays du monde. Elle épluche chacune des différentes réformes menées par ces pays et donne ensuite son avis pour savoir si ces réformes ont été positives sdans le domaine de la création d'entreprise. Les résultats sont ensuite publiés dans un rapport intitulé Doing Business. Le document est disponible gratuitement depuis ce matin sur le web. Le Maroc à fond la forme Le classement le plus important de ce rapport est celui relatif à la facilité de faire des affaires. Premier constat : le Maroc a mangé du lion. Un gros lion puisqu'il est classé à la 94ème place. Il a gagné 21 places depuis l'année dernière. La Banque Mondiale n'a pas manqué d'ailleurs de souligner que le Maroc est le pays au monde qui a su le mieux améliorer son climat d'affaire en un an. Un excellent point pour le royaume. Il montre sa détermination à aller de l'avant et à accueillir encore plus d'investisseurs. Cependant, à l'échelle du monde arabe, il doit faire face à des concurrents de poids. Plusieurs pays devancent le Maroc. Il y a l'Arabie Saoudite (12ème dans le classement), les Emirats Arabes Unis (33), Bahreïn (38), la Tunisie (46), le Koweït (67) et la Turquie (71). Le royaume se place devant l'Egypte (110) et loin devant l'Algérie (148). A l'échelle de l'Afrique, le royaume arrive à la 6ème place devant l'Afrique du Sud (35), le Rwanda (45), la Tunisie (46), la Namibie (78) et la Zambie (84). Les trois champions du monde qui offrent de grandes facilités pour faire des affaires sont Singapour (1), Hong Kong (2) et la Nouvelle Zélande (3). Le dernier de la classe est le Tchad (183). Les points positifs Comment s'explique ce bond en avant du Maroc dans le classement ? Plusieurs facteurs entrent en compte. Tout d'abord, en un an, le pays a su faciliter les échanges commerciaux avec ses partenaires. Sur 183 pays, le royaume arrive à la 43ème place dans cette catégorie. Il a gagné 5 places par rapport à l'année dernière. Les containers partent et débarquent au Maroc de plus en plus rapidement. Pour exporter un container standard, le nombre de jours est passé en moyenne de 13 à 11 et pour importer le même container, le nombre de jours est passé de 17 à 16 jours. Un gain de temps énorme dû à la réforme passée en 2009 qui a diminué le nombre de papiers à remplir pour importer et exporter. Autre bon point pour le Maroc : il a amélioré ses procédures administratives pour obtenir un permis de construire. Le classement le positionne cette année à la 75ème. Il a gagné une petite place depuis l'année dernière. Les entrepreneurs demandant un permis de construire se le voient délivrer une semaine plus tôt. Cela est dû à la création d'un guichet unique qui a facilité et regroupé les procédures administratives. Par ailleurs, le Maroc a également amélioré sa position dans la catégorie des procédures d'insolvabilité, c'est-à-dire lorsqu'une entreprise ne peut pas payer ses créanciers par faute de moyens. Il a grimpé de 4 places par rapport à l'année dernière passant de la 67ème à la 63ème place. Néanmoins, le pays pourrait encore faire mieux puisque depuis 2004, le délai pour déclarer son entreprise insolvable devant la justice n'a pas bougé d'un pouce. Il stagne à deux ans. Les talons d'Achille Cependant, certains points noirs empêchent le royaume de ne pas être plus haut dans le classement. C'est le cas, tout d'abord, de l'enregistrement des titres de propriété très souvent demandés par les banques pour décrocher un prêt. Les formalités administratives sont toujours aussi lentes que l'année dernière. Cet élément le fait descendre d'un rang pour le placer à la 144ème place. Le rapport souligne que le gouvernement n'a mené aucune réforme pour accélérer ces démarches. En matière d'exécution de contrat en cas de litiges commerciaux, le royaume a gagné deux places. Il est passé du 89 au 87ème rang. Une remontée timide s'expliquant par la dégringolade de certains pays qui font remonter le Maroc dans le classement. Sinon le royaume n'a pas su accélérer les procédures judiciaires pour rendre une décision finale. Pour qu'une affaire de litiges soit résolue devant les tribunaux, il faut attendre 510 jours, un délai qui n'a pas été amélioré depuis 2004. Autre facteur plombant. Payer ses taxes et ses impôts est une tâche qui fait encore perdre du temps à l'entrepreneur. Par contre, le Maroc a su corriger cela en un an en permettant aux dirigeants de payer leurs impôts sur internet. Il est passé de la 148ème à la 112ème place. Désormais, en moyenne, un entrepreneur passe 238 heures à préparer et remplir ses déclarations d'impôt contre 358 heures l'année dernière. C'est tout de même, une économie de 120 heures. Avoir accès à l'électricité n'est pas chose facile pour les entreprises. Cela reste coûteux et il faut compter au total 71 jours pour qu'un dirigeant installe l'électricité dans un dépôt par exemple. Enfin, le dernier élément qui ralentit le Maroc est l'accès au crédit. En fait, le problème ne réside pas dans la difficulté à accéder à l'information pour obtenir un crédit. Le problème est surtout le manque de protection juridique à l'encontre de ceux qui prêtent et ceux qui empruntent de l'argent, notamment en cas de banqueroute. Le rapport souligne qu'aucune réforme n'a eu lieu à ce niveau. Le Maroc est donc placé cette année à la 98 ème position perdant deux places par rapport à l'année dernière. Erratum Hier Yabiladi a publié, par erreur, un article comprenant les chiffres du rapport Doing Business de l'an dernier. L'article ci-dessus prend en compte les récentes données du nouveau rapport Doing Business publié ce matin sur le net.