Tentant de regagner Melilla, deux réfugiés yéménites auraient été victimes de violences physiques, la semaine dernière, au commissariat du poste frontalier de Beni Ensar. L'Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador, qui a lancé l'alerte ce vendredi, fait état de «véritable torture au moment où les deux ressortissants tentaient de rejoindre l'enclave pour s'inscrire au registre des demandeurs d'asile». Contacté par Yabiladi, Omar Naji, président de la section locale de l'ONG, confirme que les deux hommes ont été arrêtés par des policiers marocains, «qui les ont torturés au commissariat avant de les relâcher». «Nous avons publié deux photos sur Facebook, mais nous disposons d'autres où l'on voit clairement ces traces de torture sur le visage et le dos», affirme le militant en indiquant que les concernés ne souhaitent pas les relayer pour ne pas être reconnus. «Il y a une soixantaine de Yéménites dans la région, qui sont en attente d'inscrire leur demande d'asile auprès du HCR. Pourquoi les rouer de coups ainsi puis les relâcher ?», s'indigne encore Omar Naji. Le président de l'AMDH à Nador annonce vouloir se rendre au commissariat pour rencontrer des responsables. «Les éléments de la police n'ont pas tous le même comportement, mais deux personnes précisément ont recours systématiquement à la violence et nous souhaiterions rencontrer leurs supérieurs à cet effet». Vendredi, l'AMDH à Nador avait appelé à l'arrêt de ces pratiques en demandant à lever l'impunité sur des policiers qui auraient pris part à des actes de violence envers les migrants.