Les jets de pierre sur les forces de l'ordre espagnoles au poste frontière entre Bni Ensar et Melilla font réagir le Maroc. Après qu'un syndicat de police espagnol a dénoncé la passivité de la police marocaine lors d'une manifestation qui a causé la blessure d'un policier ibère, des agents de lutte contre la criminalité auraient été dépêchés par Rabat à Nador pour mener une enquête. Celle-ci s'est soldée par l'arrestation d'un présumé agresseur d'un garde civil espagnol. Le 28 janvier dernier, une manifestation au niveau du poste frontière de Bni Ensar s'était soldée par des jets de pierre sur les policiers espagnols causant une blessure légère au bras de l'un d'entre eux. Quelques jours plus tard, un garde civil espagnol s'est retrouvé avec un six points de suture après avoir été frappé sur la tête avec une bouteille. Suite à ces incidentes, il semblerait que le Maroc ait envoyé depuis Rabat des éléments dédiés à lutte contre la délinquance de droit commun à Nador. Selon El Farodigital, les agents marocains se sont rendus à Nador et ont arrêté mardi dernier un homme surnommé «l'Etincelle», présumé auteur de l'agression. Le suspect serait bien connu de la police espagnole, explique El Faro. Il aurait agressé l'agent espagnol samedi dernier alors qu'il tentait d'entrer à Melilla. Le garde civil a alors essayé de l'arrêter car il le savait recherché à Melilla pour l'agression d'un autre représentant des forces de l'ordre. L'homme pour pouvoir s'enfuir a alors frappé le garde civil sur la tête avec une bouteille. Il est ensuite retourné sur le territoire marocain «devant la passivité des forces de l'ordre marocaines», dénonce la police de Melilla. Le présumé agresseur pourrait même être lié à une autre affaire au Maroc, selon toujours le même journal. Du coup, on ignore si son arrestation est directement liée à l'agression du garde civile espagnol, même si l'enchainement des choses pourrait le laisser penser. La police marocaine ciblée dans l'enquête Les agents de police marocains ne se sont pas limités à arrêter l'auteur présumé de l'agression, a fait savoir la même source. Mieux, ils se sont également penchés sur le comportement des forces de police marocaines suite aux incidentes à la frontière avec Melilla. Pour rappel, un syndicat de police espagnol avait dénoncé, après les jets de pierres, la passivité des policiers marocains durant les manifestations. Un autre manifestant qui aurait jeté des bouteilles en direction des policiers espagnols a été conduit au commissariat de Nador et a été entendu puis finalement relâché. La police de Nador a également appelé Said Chramti, le président du Comité de libération de Ceuta et Melilla (CLCM), à s'expliquer sur la manifestation qui a occasionné la blessure du policier espagnol. L'affaire avait commencé à susciter l'ire des syndicats de police espagnols qui avaient même dénoncé une «politique de l'autruche des autorités ibères». Ce qui est sûr, c'est que les manifestants auteurs de coups ou blessures sur les policiers espagnols courent le risque de connaître le même sort que Mustapha Zekhnini s'ils sont arrêtés à Melilla. Ce MRE a été condamné à 9 ans et trois mois de prison - plus d'une amende de 7226 euros - pour avoir jeté des pierres aux policiers ibères.