Août 2010, des policiers de Melilla tabassent trois jeunes MRE de Belgique sans qu'il y ait la moindre poursuite judiciaire contre les agresseurs. Le 5 février 2012, la justice de chez-nous condamne un Marocain de Nador, accusé de jets des pierres sur la police espagnole, à un an de prison ferme. C'est inédit. Hier, le tribunal de première instance de Nador a condamné un Marocain à un an de prison pour avoir jeté des pierres sur un poste de la police espagnole à Melilla. L'accusé, qui devra, également, payer une amende de 1200 dh, n'est autre que Said Chramti, le vice-président du Comité de libération de Sebta et Melilla (CLSM). La presse espagnole l'a souvent présenté comme un «agitateur» ou un "agent" des services secrets marocains. En décembre, après une période d'absence, il est apparu à côté de son mentor, le sénateur Yahya Yahya, le président du CLSM, sur une photo à côté du mausolée Mohammed V à Rabat, portant le bras de la statue d'un militaire espagnol, Pedro de Estopiñán, entré avec ses troupes à Melilla en 1497. Pour mémoire, Said Charmti, en compagnie de quelques activistes du CLSM, a donné du fil à retordre à la sûreté du voisin du nord, en organisant des «expéditions» sur certains ilots sous occupation espagnole, tels Perejil, Vélez de la Gomera et les iles Chafarinas. La succession de ces «incursions» a incité le gouvernement de droite dirigé par Mariano Rajoy à demander aux autorités marocaines de protéger ces parcelles de terres en Méditerranée lors de la visite, le 22 novembre, du ministre de la Défense, Pedro Morenés, à Rabat. Le verdict affiché sur le poste frontière de Melilla Justement, deux jours avant ce déplacement, Chramti a été arrêté, pendant 24 heures, par la police de Nador et interrogé sur sa participation, le 27 octobre dernier, à une manifestation devant le poste frontière de Melilla et au cours de laquelle, il y a eu jet de pierres. Outre la condamnation de Said Chramti a un an de prison ferme, cinq autres membre du Comité de libération de Sebta et Melilla ont écopé chacun d'eux à de deux mois de prison et à payer des amendes de 500 dh. La défense a décidé d'interjeter l'appel. La date du procès sera fixée prochainement. Des sources à Nador se demandent si ce verdict n'aurait pas un lien avec la visite, prévue au printemps, du roi Juan Carlos au Maroc. La cour a exigé que ce verdict soit affiché sur le poste frontière de Melilla.