Condamné à un an de prison en 2014 par le tribunal de première instance de Nador, Said Chramti, vice-président du Comité de libération de Sebta et Melilla (CLSM), auteur intellectuel du vol du bras de la statue du militaire espagnol, Pedro de Estopiñán à Melillia, a comparu mardi devant la Cour d'appel de cette même ville. Chramti avait reconnu le vol, 15 de novembre de 2012, du bras tenant une épée provenant de la statue du soldat espagnol Pedro de Estopiñán, entré avec ses troupes à Melilla en 1497. Il avait alors posé avec ce bras en compagnie de Yahya Yahya, président du CLSM en face du Mausolée Mohammed V à Rabat. Le tribunal de première instance de Nador l'avait également condamné à l'époque à cette peine d'un an, assortie d'une amende de 1200 dh, pour avoir jeté des pierres sur un poste de la police espagnole à Melilla. La presse espagnole l'a souvent présenté comme un « agitateur » ou un « agent » des services secrets marocains. Il est connu également pour avoir organisé des « expéditions » sur certains îlots sous occupation espagnole, tels Perejil, Vélez de la Gomera et les iles Chafarinas. Lors de son procès en première instance, Chramti avait, afin d'éviter la prison, présenté aux magistrats les traités bilatéraux signés par l'Espagne et le Maroc en 1991. Ces document certifient que la « terra nullius » (terre sans maître) où Chramti avait organisé une manifestation après l'amputation du bras de la statue Estopiñán dans la vieille ville de Melillia, est sous juridiction espagnole et par conséquent, il devait être jugé en Espagne et non pas au Maroc. A la surprise de Chramti, le juge Nour Said El Hajioui lui avait répondu que ni lui, ni aucun des trois autres magistrats ne reconnaissent la souveraineté espagnole ni sur la « terra nullius » ni sur les villes de Melillia et de Sebta. Il lui avait alors rendu ses documents qui, selon la presse espagnole, ne lui ont pas non plus servi lors de son procès en appel mardi, à l'issue duquel le parquet a requis une autre année de prison à l'encontre de Chramti. La sentence devrait être prononcée le 17 du mois courant.