Le débarquement d'activistes marocains dans des îles occupées par l'Espagne, inquiètent de plus en plus les autorités de Madrid. Pour freiner cette vague, le gouvernement espagnol a fait appel à Rabat en vue de protéger ces rochers des visites des nationalistes marocains. Les demandes espagnoles au Maroc viennent de franchir un nouveau cap. Madrid ne se contente plus d'exiger une pleine coopération de Rabat dans la lutte contre l'immigration dite illégale, c'est déjà acquise, mais elle veut une protection des îles (Chafarinas, Pejeril, Tierra, la Goméra…) qu'elle occupe dans la Méditerranée des assauts des Subsahariens mais surtout des Marocains, membres du Comité de libération de Sebta et Melilia, qui ont multiplié, ces derniers temps, les visites à ces îlots. Des parcelles de terre qui, faut-il le rappeler, se trouvent dans les eaux marocaines. Le site Elconfidencialdigitla.com, rapporte que cette demande était au menu des entretiens, du jeudi 22 novembre à Rabat, entre le ministre espagnol de la Défense, Pedro Morenés, et ses interlocuteurs marocains (Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de l'Administration de la défense nationale et le général Abdelaziz Bennani, inspecteur général des forces armées royales). ECD révèle en se basant sur des «sources militaires» que le responsable espagnol a fait part à son homologue marocain la «profonde préoccupation» du gouvernement Mariano Rajoy de ce qu'il qualifie d'«attaques des agitateurs (marocains, ndlr) à diverses places sous souveraineté espagnole, comme Vélez de la Gomera, les iles Chafarinas ou l'ilot Perejil». Un activiste marocain arrêté à Nador Deux jours avant l'arrivée au royaume du ministre de la Défense, Pedro Morenés, les autorités marocaines ont procédé à l'arrestation de Said Chramti, un membre très actif au sein du Comité de libération de Sebta et Mélilia. Après vingt-quatre heures passées dans les locaux de la police de Nador, il fut libéré. La date de son procès n'est pas encore fixée. Chramti, a par ailleurs, organisé, le 29 août, en compagnie de jeunes de son Comité, une visite de quelques heures au Rocher la Goméra. Une opération qui a suscité l'ire des Espagnols. La même action a été menée aux îles Chafarinas et à l'îlot Tierra, en octobre. Des initiatives dont l'objectif est de revendiquer la rétrocession de ces îles à la souveraineté marocaine. Nous avons essayé à plusieurs reprises d'entrer en contact avec Said Chramti, en vain. Son portable est éteint. En revanche, des sources à Nador nous ont confié que, depuis son arrestation, il évite le contact. L'interpellation de Chramti a été, très bien accueillie, par la presse espagnole qui le traite d'«agitateur». Le précédent de l'îlot Tierra La nouvelle demande espagnole n'est que la conséquence de l'engagement marocain dans la protection des territoires espagnols au Nord du Maroc des assauts des immigrés subsahariens, que ce soient à Sebta, Mélilia et même des endroits inhabités, comme c'était le cas, début septembre, lors de l'expulsion d'immigrés de l'îlot Tierre. Une opération qui s'était conclue avec le rapatriement de 73 candidats au Maroc alors que l'Espagne accueillait 10 personnes, seulement.