Depuis dimanche, l'Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador alerte sur la reconduction de migrants subsahariens, vers la frontière algérienne. Ils sont dix, dont une femme, de nationalité sénégalaise, malienne, guinéenne et burkinabé. Ce groupe fait partie d'une trentaine de ressortissants tous interpellés au même moment. Tout a commencé par une opération de ratissage, au cours de laquelle ces trente personnes ont été descendues d'un car, alors qu'elles avaient acheté leurs billets. Contacté par Yabiladi, Omar Naji, président de la section locale de l'AMDH, nous explique que ces opérations sont «assez courantes dans la ville», au moment où les raisons de l'arrestation restent inconnues. Entre temps, le groupe a été divisé en deux, nous rapporte encore le militant. «Ils étaient trente au départ, nous ne comprenons pas pourquoi est-ce qu'ils ont été divisés en un premier groupe de vingt personnes, puis un deuxième de dix», fustige notre interlocuteur. Les vingt premiers migrants ont été relâchés lundi, après avoir été transportés vers un camp militaire. Selon l'un d'eux, contacté par l'AMDH - Nador, un membre des forces de l'ordre leur aurait indiqué qu'ils étaient «chanceux» de rester à Touissit (sud d'Oujda), car les dix autres seraient «reconduits à la frontière algérienne». «Jusqu'à ce mardi matin, les dix migrants sont restés en détention», nous précise Omar Naji. Côté algérien, El Watan cite la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), qui appelle le gouvernement marocain à «renoncer» à ces opérations «en plein été, où la chaleur fait peser un risque sur la santé et la vie des migrants». L'association rappelle en effet que la frontière entre les deux pays est «une zone désertique» et «un no man's land». Par ailleurs, elle relève «l'absence de toute coopération avec le gouvernement algérien et des instances onusiennes (HCR et OIM) dans le cadre de cette opération».