Deux semaines avant l'adoption, le 29 avril dernier, de la résolution 2414 par le Conseil de sécurité, le Polisario avait envoyé une délégation à Moscou. Des représentants du Front sont depuis hier à Moscou, pour réitérer l'expérience qui s'était avérée concluante une première fois. Le Polisario frappe de nouveau à la porte de la Russie de Vladimir Poutine. Une délégation conduite par M'Hamed Khaddad, son coordinateur avec la MINURSO, s'est envolée vers Moscou où elle s'est réunie avec le représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient et l'Afrique, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. Un diplomate, parfaitement arabisant, connu pour sa maitrise des méandres du dossier du Sahara occidental. Une expertise qui est le fruit des multiples rencontres avec les Algériens, les Marocains ainsi que les responsables du Polisario. Au terme des discussions avec Khaddad, le Russe a mis l'accent sur «la nécessité de poursuivre les efforts avec la communauté internationale visant à aboutir à un règlement juste du conflit, de façon à améliorer la situation dans l'ensemble de la région maghrébine», indique un communiqué publié par les services de Bogdanov et relayé par l'agence de presse du Polisario (SPS). Il a également réitéré «son soutien» aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler. Dans son communiqué rapporté par SPS, Bogdanov a évité d'évoquer l' «autodétermination du peuple du Sahara occidental». Convaincre la Russie C'est d'ailleurs la deuxième fois en 2018 que le Polisario envoie Khaddad en mission en Russie. Sa dernière visite remonte en effet au début du mois d'avril. Elle avait coïncidé avec l'arrivée à Moscou de l'Allemand Köhler, lui aussi en quête d'un appui russe. Ce déplacement du coordinateur du Front avec la MINURSO au pays de Vladimir Poutine s'est avéré positif. En effet, la Russie a été un précieux soutien au Polisario lors des négociations en coulisses du Conseil de sécurité. Au final, la résolution 2414 a été adoptée avec l'abstention remarquée de Moscou, Pékin et Addis-Abeba. Les négociations d'octobre s'annoncent tout aussi serrées. En marge de la 73e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, accompagné par le chef de la DGED, Yassine Mansouri, a rencontré son homologue russe, Serguei Lavrov à New York.