En Algérie, l'agence officielle de presse attribue des propos à Sergueï Lavrov sur le Sahara… qu'il n'a pas tenus. Le chef de la diplomatie russe a accordé peu d'intérêt au sujet : Moins de 30 secondes dans une déclaration lue devant quelques journalistes. Le ministre algérien des Affaires étrangères s'est rendu lundi à Moscou. Abdelkader Messahel s'est entretenu avec son homologue russe Sergueï Lavrov. La visite aurait pu passer inaperçue, si ce n'est l'intervention de l'APS. En effet, l'agence officielle de presse en Algérie a attribué des propos à Lavrov, que ce dernier n'a pas tenus sur la question du Sahara. «La Russie soutient la tenue de négociations directes entre les deux parties concernant le conflit du Sahara occidental, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario», prétend la même source. En revanche, une vidéo de la chaîne russe RT en français apporte un démenti indirect aux allégations relayées par l'APS. Moscou modère son alignement sur Alger Dans une déclaration lue par le chef de la diplomatie russe devant quelques journalistes, Sergueï Lavrov a dit : «Sur la question du Sahara occidental, nous avons rappelé l'importance de respecter les accords signés entre le Maroc et le Polisario. Nous apprécions les travaux de la mission de l'ONU (MINURSO) à laquelle participent plusieurs officiers russes.» En tout, ce passage n'a même dépassé les 30 secondes. C'est dire que le sujet intéresse de moins en moins des Russes ayant les yeux rivées sur l'évolution de la situation en Syrie, en Libye, au Mali et globalement dans la région du Sahel. En témoigne les passages consacrés à ces questions dans la déclaration de Lavrov. Force est de constater que la position exprimée par le ministre des Affaires russes devrait plutôt rassurer les officiels marocains, sachant qu'en mars 2017, Moscou avait déroulé le tapis rouge à une délégation du Polisario conduite par M'Hamed Khadad. Mais depuis, beaucoup d'eaux ont coulé sous les ponts. Décembre de la même année, le ministère marocain des Affaires étrangères dénonce indirectement des déclarations de l'ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, sur l'intervention de la Russie en Syrie. Depuis que l'ancien chef du gouvernement a été destitué par le roi Mohammed VI, le cabinet El Othmani a accordé le droit aux navires russes de pêcher dans ses eaux atlantiques. En octobre 2017, le Premier ministre Dimitri Medvedev a effectué une visite au Maroc. Quelques jours après, Moscou a intertdit une délégation du Polisario de participer au Festival international de la jeunesse de Sotchi. Sans oublier qu'en décembre 2016, le secrétaire général du Conseil national de la Russie, Nikolaï Patrushev, s'est entretenu avec le roi Mohammed VI.