Neuf associations actives au Maroc expriment leur indignation à la suite des récents déplacements forcés de migrants depuis le nord du pays. Majoritairement Subsahariens, ces ressortissants ont en effet été conduits contre leur gré vers d'autres régions du pays, comme Casablanca, Rabat, Agadir et Tiznit, ou même des villages frontaliers de l'Oriental. D'autres ont également vu leurs habitations attaquées, se retrouvant ainsi dépouillés de leurs affaires et de leurs papiers, ou du peu d'argent qu'ils ont pu économiser. C'est pourquoi, les neuf organisations, dont le Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM), l'Association marocaine des droits humains (AMDH) ou encore ATTAC, dénoncent «des violations flagrantes aux droits basiques des migrants subsahariens et à leurs libertés individuelles et collectives par les forces sécuritaires marocaines». Les ONG décrivent, en outre, «une campagne généralisée d'entrée par effraction aux domiciles des migrants et aux locaux d'associations travaillant au profit des migrants subsahariens», en plus de «démantèlements des camps», des «arrestations arbitraires suivies d'expulsions collectives et de déplacements massifs vers les frontières de l'Est et du Sud du pays». Le document souligne que ces opérations n'ont pas épargné des ressortissants subsahariens «qui ont eu leurs documents de séjour», en plus de certains enfants qui ont été «séparés de leurs mères». Par conséquent, les signataires du communiqué condamnent ces agissements et dénoncent «le rôle joué par le Maroc en tant que gendarme de l'UE en matière de militarisation de ses frontières et l'externalisation des migrants se trouvant sur son territoire». Ils appellent ainsi le gouvernement marocain au «respect de ses engagements internationaux» en matière de garantie des droits humains, tout en exigeant que le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) «prenne toutes ses responsabilités» dans ce sens.