En août, 17 députés de l'Assemblée nationale française ont adressé un courrier au Premier ministre français pour l'interpeler quant à la situation des chibanis en France. Salem Fkire, de l'ONG Cap Sud MRE nous en dit plus sur une mobilisation qui dure depuis plusieurs mois. En France, la mobilisation pour permettre aux retraités étrangers de bénéficier des mêmes droits que leurs homologues français ne faiblit pas. Ce lundi, l'association de droit marocain Cap Sud MRE annonce qu'un courrier commun a été adressé au premier ministre français Edouard Philippe par 17 députés de l'Assemblée nationale française concernant la «rupture d'égalité» des retraités immigrés. Il s'agit, entre autres, d'Olivier Véran, rapporteur général de la Commission des Affaires sociales, de Mustapha Laabid, président du groupe d'amitié France-Maroc, de la députée Fiona Lazaar, de Fadila Khattabi, présidente du groupe d'amitié France-Algérie, de Stella Dupont, membre de la commission des finances et affaires générales et de Marie Tamarelle-Verhaeghe, membre de la commission des affaires sociales, indique le communiqué. «Adressé le 3 août au premier ministre, les députés ont insisté sur la rupture d'égalité entre les retraités français et les retraités étrangers et qu'il est important de rétablir cette distorsion de droit», nous déclare ce lundi Salem Fkire, président de l'association Cap Sud MRE. Pour lui, la nouvelle vague de députés reste à l'écoute. «On peut dire qu'aujourd'hui, les nouveaux parlementaires ont pris le dossier en main. Les différents contacts qu'ils ont établis et l'initiative qu'ils mettent en œuvre démontrent une vraie volonté de résoudre cette distorsion de droit.» Salem Fkire «Même devoir de contribuable donc même droit» L'ONG de droit marocain, mobilisée en France, dit avoir un «grand espoir, par l'intermédiaire de cette nouvelle vague de députés, qu'enfin une solution juste et rapide soit mise en place dans le prochain débat sur le PLFSS 2019» pour les retraités immigrés, «car malheureusement, le temps ne joue pas en leur faveur». «Nous ne demandons pas de nouvelles prérogatives ou de nouveaux droits pour nos chibanis mais tout simplement le rétablissement de leurs droits par rapport à leurs homologues retraités français», précise le président de Cap Sud MRE. «Ils ont cotisé de la même manière mais ne sont pas couverts de la même façon», regrette-t-il. «Quant on évoque cette question, dans l'inconscient collectif, on a l'impression que c'est une nouvelle charge à la sécurité sociale ce qui est faux.Les retraités immigrés ont des droits et sont couverts par la sécurité sociale, mais l'étendue de cette couverture n'est pas équivalente à celle de leurs homologues français.» Salem Fkire En effet, si les retraités français ont une couverture plus large leur permettant de vivre à l'étranger tout en étant couverts, ce n'est pas le cas pour les chibanis auxquels la loi impose une condition de résidence pour bénéficier de leurs droits sociaux, rappelle Cap Sud MRE. Son président ne manque pas d'émettre le souhait de voir une nouvelle annonce dans ce sens à l'occasion de l'éventuelle visite d'Emmanuel Macron au Maroc, en novembre prochain. «Nous espérons qu'à la prochaine visite de Monsieur Macron au Maroc, une bonne nouvelle soit annoncée, en l'occurrence une ordonnance qui rétablit dans leur pleins droits nos retraités, ou l'introduction d'un amendement à la loi dans ce sens», conclut-il.