En période estivale, familles et voisins vivent au rythme des fêtes de mariages au Maroc, que ces derniers soient organisés par des Marocains ou des MRE. L'émission hebdomadaire «Le Carrefour de l'information» spéciale Marocains du monde sur Radio 2M, en partenariat avec Yabiladi, s'est intéressée aux traditions ancrées dans la culture tangéroise. L'émission «Le Carrefour de l'information» de Radio 2M, en partenariat avec Yabiladi, est diffusée cette fois-ci depuis Tanger, en cette période estivale souvent rythmée par les mariages. Un événement heureux qui rassemble famille et amis, le temps d'une soirée, et qui peut représenter un véritable business fructueux. Dans la ville du Détroit, le mariage est en effet imprégné des traditions que les Tangérois continuent de perpétuer de nos jours. Pour sa part, Nourredine Temsamani, un des fondateurs et coordinateurs de Tanger world city, une page Facebook dédié à la ville, évoque au micro de Radio 2M plusieurs traditions qui caractérisent les singularités de sa ville. Par exemple, lors de la nuit de noces, «le marié sort de la porte la plus proche de la mosquée du quartier avec un bout de henné dans la main. Les personnes qui l'accompagnent chantent des chansons particulières à cette tradition en invoquant le prophète, ses compagnons et les marabouts du nord», déclare-t-il. De son côté, la mariée, à la veille de la nuit de noces, se consacre au rituel du hammam avec toute la famille et les amies. La particularité à Tanger et que toutes les personnes présentes lors de ce moment «prennent le goûter dans le hammam. Elles mangent des gâteaux, des cornes de gazelle, etc.». Si la cérémonie du henné est habituellement réservée aux femmes dans les autres régions du royaume, elle inclut aussi les hommes dans la ville du Détroit, comme le souligne Mohamed Ezzouak, directeur de publication de Yabiladi et co-animateur de l'émission. Ainsi, la pratique traduirait «une forme d'égalité entre les sexes». Tanger a également une facette particulière concernant la cérémonie du mariage, puisque celle-ci n'est pas mixte. En effet, femmes et hommes sont dans des salles séparées. Par ailleurs, «à la fin de la cérémonie de mariage, le marié ne sort pas chercher son épouse si on ne lui chante pas 'Ahin Ya soltani' (une chanson typique de la région de Tanger, ndlr). Une manière de lui souhaiter chance et bonheur dans sa future vie conjugale», ajoute Nourredine Temsamani. Une tradiction éclectique La ville du Détroit comptait plus de juifs que de chrétiens et de musulmans, il y a quelques siècles. De ce fait, plusieurs traditions ont été empreintes de rites juifs. «Il y a toujours cette intégration d'habillement et de traditions juives. Il existe même jusqu'à ce jour des synagogues, où se font les actes de mariage juifs», précise pour sa part Aziz Bennani, président de l'association Ibn Batouta. A partir de vendredi 29 juin, jusqu'au dimanche 1er juillet, l'hôtel Royal Tulip accueillera le salon de mariage Ceremony. Un événement qui va rassembler prestataires, artisans et tous les acteurs indispensables pour organiser une cérémonie de rêve. Rita Touzani, l'une des organisatrices de ce salon, indique pour sa part les traditions tangéroises seront au cœur de cet événement, comme la cérémonie du henné du marié et de la mariée, le hammam, les tenues mais aussi «ikd lizar». «La future mariée choisit parmi ses amies les plus proches son amie qui est heureuse en ménage ou qui est reconnue en tant que telle. Puis, elles se partagent un drap qu'elles vont nouer autour d'elles, en guise de transmission du bonheur.» Les mariages constituent une manne financière importante dans un couple, mais sont en général organisés par la famille. Le métier de «wedding planner» (organisateur de mariage), très en vogue dans les pays anglosaxons, n'est pas encore développé au Maroc. «C'est un métier en plein essor, précise Rita Touzani. Aux Etats-Unis, 98% des mariages se font à travers les wedding planners, en Europe 3%, tandis qu'au Maroc, le plus grand wedding planner, est la mère ou la belle-mère. Un wedding planner travaille sur la masse et maîtrise mieux les coûts». Un véritable business lucratif, puisque 400 000 mariages par an ont lieu dans le royaume, deux fois plus qu'en France qui n'en compte que 193 000. Parmi ceux qui choisissent le Maroc pour organiser cette fête, des MRE qui tiennent coûte que coûte à se marier dans leur région d'origine ou celle de leurs parents. Des salons comme Ceremony professionnalisent le secteur et permettent aux futurs mariés de trouver des prestataires.