Claude Mangin Asfari, l'épouse française de l'activiste sahraoui Naama Asfari, actuellement détenu, a été expulsée du Maroc pour la quatrième fois, a fait savoir hier le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme (CODESA) dans un communiqué, cité par l'agence EFE. D'après le collectif, Claude Mangin Asfari est arrivée lundi à l'aéroport de Salé, lorsque sept agents des services de sécurité marocains lui ont indiqué qu'elle ne pouvait pas entrer dans le pays. Elle a ainsi pris un vol retour le lendemain à destination de Paris-Orly. Son interdiction de pénétrer sur le territoire marocain est liée, selon le CODESA, à son «activisme» pour la libération de son mari et des détenus du «groupe de Gdim Izik», dont Naama Asfari est considéré comme le leader. Il a été condamné en juillet 2017 à trente ans de prison par le tribunal de Salé pour le meurtre de onze agents de sécurité marocains, lors du démantèlement d'un camp à Gdim Izik en novembre 2010, qui avait débouché sur de graves affrontements entre des militants séparatistes et la police marocaine. Vingt-trois autres personnes ont également été condamnées à des peines allant jusqu'à la perpétuité, d'autres atteignant 30, 25 ou 20 ans. Asfari et ses compagnons ont été reconnus coupables d'homicide et de formation de bandes armées, entre autres, bien que les observateurs du procès aient dénoncé le manque de preuves et estimé que leurs condamnations étaient fondées sur des aveux obtenus par la torture.