Les locataires de l'ambassade du Maroc à Paris ont dû être très surpris, ce jeudi 20 février, de voir débarquer sept agents de la police française porteurs d'une demande d'audition adressée au patron des services marocains de contre-espionnage, la Direction générale marocaine de la surveillance du territoire (DGST). L'accusation : Faits présumés de torture. La scène n'aurait pas tellement étonne si elle s'était déroulée à Alger. Mais en France ! En fait, Alger n'est pas aussi loin de Paris que l'on pourrait le croire. Les presses marocaine, française et algérienne ont aussitôt publié des articles sur un «incident diplomatique» entre le Maroc et la France à propos d'une affaire de torture. L'objectif de la manœuvre apparaît alors tout évident: voir s'afficher bien grand à la une des journaux des titres regroupant la France, pays des Droits de l'homme, le Maroc, c'est à dire la cible ennemie, et l'accusation de torture, comble de l'infamie. Et ce, un mois après la campagne de répression féroce menée par les miliciens du Polisario contre les séquestrés des camps de Tindouf, en Algérie, et deux mois avant la présentation par le Secrétaire général des Nations Unies de son rapport sur l'affaire du Sahara au Conseil de sécurité. Cette tentative de brouiller les cartes ne manque pas d'astuce, les autorités judiciaires françaises ont, d'ailleurs, foncé droit dans le panneau. Les mystificateurs savent très bien que ce genre d'illusions créées n'est pas fait pour durer. L'objectif étant, bien entendu, juste de semer la confusion pendant un laps de temps, de distiller le doute, afin de salir la réputation du Maroc. Sinon, le moins perspicace des Français se tordrait de rire en lisant une information qui dit qu'un service de contre-espionnage d'un quelconque pays est accusé de torture sur un minable terroriste polisarien. Ce qui est réellement affligeant dans cette fausse affaire, c'est l'amateurisme des responsables de l'appareil judiciaire français. Le montage est pourtant grossier. Voilà un ex-contrebandier, Naâma Asfari, anciennement spécialisé dans le trafic des produits alimentaires subventionnés entre Laayoune et Tan-Tan, avec un casier judiciaire bien garni, qui immigre en France. Jusqu'alors, ce n'était qu'un simple petit délinquant marocain originaire des provinces du sud, sans aucune activité politique. Une fois en France, le rêve de tous les immigrés clandestins s'est réalisé pour lui. Son permis de résidence s'est présenté sous le nom de Claude Mangin, de quatorze ans plus âgée. Celle qui allait devenir Mme Asfari était déjà une militante de l'ONG française «Action chrétienne pour l'abolition de la torture» (ACAT), avec un petit faible pour les hommes du désert, en particulier les «romantiques» desperados du Polisario. Elle a donc convolé en justes noces avec ce romantique contrebandier du désert, qui a déjà beaucoup «milité» pour le respect des Droits humains. En 2008, à Marrakech, il a envoyé une femme enceinte à l'hôpital avec un nez fracassé. Entre autres arrestations pour ivresse et usage de violence... N'est-ce pas qu'il a la graine d'un Ghandi, le Roméo du désert ! Naâma Asfari se découvre alors une fibre militante, bien cachée jusqu'alors par l'appât de gain facile, et se lance comme sa dame dans le soutien à la «cause» des miliciens polisariens. Jusqu'ici, rien de bien méchant, puisqu'il faut un peu de tout pour faire un monde. Sauf que Mme Asfari a des contacts plutôt louches auxquels elle s'est empressée de présenter son jeune Roméo sahraoui comme étant un jeune intellectuel partisan de la «cause» polisarienne. Si les contrebandiers marocains apprennent qu'ils passeront pour des «intellectuels engagés» en France, ils vont chercher à y immigrer massivement. Le représentant des polisariens en France, Omar Mansour, ainsi que ses officiers traitants de la DRS (sécurité militaire algérienne) ont vite vu que ce jeune «intellectuel engagé» précédemment dans des activités illégales avait du «potentiel». Un délinquant marocain originaire des provinces du sud, affamé d'argent facile et... marié à une française qui croit en leurs bobards ! On se les imagine entrain de le regarder l'œil brillant, le sourire narquois aux lèvres, en se disant: «le genre d'individu qu'il faut, avec la bonne couverture qu'il faut». La saga d'un égorgeur d'agents des forces de l'ordre Avec un CV de la taille du casier judiciaire de Naâma Asfari et plusieurs voyages en Algérie, avec des séjours dans les camps de la honte de Lahmada, il avait toutes les compétences requises et la formation nécessaire pour être envoyé en «mission». Ordre a été donné à l'ancien contrebandier devenu agent de subversion de retourner dans les provinces du sud pour y opérer. Au programme, incitation des jeunes et adolescents aux troubles sur la voie publique dans les villes des provinces du sud, en forçant le trait pendant les séjours de visite de délégations étrangères. Comme pour la couverture des frais de voyage des délégations de sympathisants du Polisario, le financement des activités subversives est largement assuré. Pour Alger, l'argent pour saboter le voisin marocain coule à flot, il en manque juste pour produire eau potable et logements en quantités suffisantes aux Algériens. Naâma Asfari a également été chargé d'apprendre aux jeunes voyous à sa solde comment faire un faux témoignage suffisamment bien maquillé pour convaincre de naïfs gauchistes européens, des journalistes à péage ou des «militants» professionnels des Droits humains intéressés, de toute manière acquis à la «cause». Et puis ce n'est pas aussi facile que l'on peut s'imaginer que de se rouler par terre en criant à la répression à quinze ou vingt mètres d'un groupe d'agents des force de l'ordre. Il faut que ce soit bien cadré dans l'enregistrement vidéo à diffuser sur YouTube, de manière à ce que le spectateur ait l'impression que les agents sont juste derrière. Ca s'apprend, également, comment s'adresser à un journaliste étranger en regardant sporadiquement à droite et à gauche, l'air terrorisé, en ponctuant chacune des phrases par un «on nous surveille...». ça permet de réduire le temps des questions réponses au minimum, juste assez pour diffuser son intox, et éviter de la sorte que les journalistes ne se rendent compte à qui ils ont vraiment affaire. Ainsi que de créer ce genre d'atmosphère psychodramatique dont raffolent certains journaleux, plus férus de sensationnalisme que de professionnalisme. L'occasion pour Naâma Asfari de faire étalage de tout son savoir faire de «militant droit-de-l'hommiste» lui a été fourni par l'affaire de Gdim Izik. Profitant de l'installation de ce camp de protestataires sociaux aux environs de Laayoune, Asfari y plante aussi sa tente, y organise des milices, des repris de justice qu'il dote d'armes blanches, pour y faire régner la terreur polisarienne. Pas question de négociations entre les protestataires et les autorités, les revendications sociales, c'est pour les pauvres familles qui se sont fait manœuvrées pour venir dans le camp de fortune. Encore moins de démanteler le camp et de laisser les familles protestataires renter chez elles, une fois un accord conclu avec les autorités concernant la satisfaction de leurs revendications. Armes blanches et gourdins à la main, les «militants droit-de-l'hommistes» polisariens ont littéralement séquestrés hommes, femmes et enfants pour les instrumentaliser dans leur campagne de propagande. Car c'est comme dans les camps du Polisario, en Algérie. On vous y fait entrer pour une raison, sauf qu'on n'en sort plus pour bien d'autres raisons. Mais Asfari n'est pas un ingrat. Sa principale revendication est la libération de tous ses confrères criminels et délinquants croupissant dans les prisons des provinces du sud. Ouvrir les portes des cellules de prisons pour que déferlent sur les villes et villages des provinces du sud une nuée de «militants», à l'image d'Asfari, qui iront y pratiquer les «Droits de l'homme» sur les populations... Une nouvelle Saint-Barthélemy, comme journée de «consécration» des Droits de l'homme, qui aurait fait pousser des alléluias d'allégresse aux «bons» chrétiens de l'ACAT. Après tout, il faut bien une multiplication des victimes pour que puisse se multiplier les dons aux ONG qui prétendent les défendre. «N'hésitez pas à mentionner votre appartenance à l'ACAT, organisation que Naama Asfari connaît bien car elle le soutient depuis de nombreuses années», est-il précisé sur une page Internet consacré au polisarien égorgeur de flics. Avant d'ajouter un «Priez pour lui». C'est plutôt pour la mémoire des onze agents des forces de l'ordre désarmés, tombés dans l'exercice de leurs fonctions, en novembre 2010, à Gdim Izik, qu'il faudrait plutôt prier. Au pays où aucune «cause» n'évite à un criminel d'aller en prison Mais comment demander aux «bons» chrétiens de l'ACAT de ne pas se prendre de sympathie pour un Naâma Asfari, dans la tente duquel ont été découverts, après le démantèlement du camp, des armes blanches, 10.000 Dollars américains, 5.000 Euros et 300.000 Dinars algériens. Egorger des agents des forces de l'ordre et mutiler leurs cadavres, uriner sur un mourant, brandir des sabres et jeter des cocktails Molotov, enflammer des bonbonnes de gaz avant de les faire rouler dans tous les sens... Un avant goût de l'armageddon, l'Apocalypse de Jean de Patmos relu et corrigé par Naâma Asfari. Pour les «bons» chrétiens de l'ACAT, le polisarien égorgeur de flics doit tout avoir d'une réincarnation éblouissante de Renaud de Châtillon... avant que ce dernier ne se fasse décapiter par Saladin. Depuis son arrestation jusqu'à son jugement et sa condamnation à une peine de 30 ans de prison, les familles des victimes ayant en vain réclamé la peine de mort pour les assassins, à aucun moment il n'a été question de torture de la part du prévenu. Ses avocats n'ont jamais, non plus, demandé d'expertise médicale dans ce sens. Si Asfari se plaint maintenant d'avoir été torturé, c'est soit qu'il a ramolli, soit changé de stratégie. Ce que ces pauvres brebis égarées de l'ACAT doivent sûrement ignorer, c'est que Naâma Asfari était fier de ses actes meurtriers et croyait pouvoir faire de son banc de prévenu une tribune pour tenter de justifier, au nom de la «cause» polisarienne, la tuerie sanglante perpétrée avec ses complices à Gdim Izik. C'est vraiment n'avoir rien compris aux motivations des terroristes polisariens qui ont égorgé des agents des forces de l'ordre à Gdim Izik que de parler d'aveux arrachés sous la torture. S'ils ont avoué leurs crimes, c'est que justement, ils ne voulaient pas s'en cacher. Ils les revendiquaient, au contraire, comme preuves de la pseudo lutte menée par les séparatistes de l'intérieur contre l'Etat marocain. Il fallait assister au procès de l'affaire Gdim Izik et voir ces énergumènes se pavaner en rentrant dans la salle d'audience, tout en scandant des slogans séparatistes, pour s'en rendre aisément compte. Les observateurs étrangers, appartenant à diverses organisations internationales des Droits de l'homme, qui ont assisté et reconnu la validité du procès, ne s'y sont pas trompés. La plupart des prévenus ne se sont pas présentés en innocents accusés à tort, mais en militants polisariens «luttant» contre l'Etat marocain. Ils ont cru pouvoir se livrer, au tribunal, à leur spectacle minutieusement mis en scène. Ils se sont retrouvés derrière les barreaux pour de très longues années. Sur ce plan là, le Maroc n'est pas la France et les Marocains en sont plutôt très satisfait. Ici, pas question pour un assassin de s'en tirer en invoquant une quelconque «lutte» ou «cause» qui lui donneraient le droit d'attenter à la vie d'autrui. C'est direct en prison et pour très, très longtemps. Les terroristes criminels de la tuerie de Gdim Izik peuvent plutôt s'estimer heureux d'avoir échappé à la peine de mort. L'accusation portée contre les agents de la DGST relève plus de la recherche de l'effet d'annonce que de la réalité. Les prévenus dans l'affaire Gdim Izik ont été normalement arrêtés par des agents de la police et de la gendarmerie, tout à fait aptes à s'occuper tous seuls de ce genre d'affaire, sans avoir besoin de mobiliser des agents du contre-espionnage pour ce faire. Un Etat ne va pas dépenser l'argent des contribuables à sélectionner, bien former et bien payer des agents de contre-espionnage pour leur faire faire un simple travail de police. Il est, toutefois, fort possible que l'ACAT ait déjà intenté des actions en justice contre les patrons des services de contre-espionnage français et espagnols, qui feraient bien de se garder d'une descente en force d'agents de la police française, avec des convocations à comparaître pour présomptions de faits de torture sur un minable trafiquant.